Le CNT de Bédié contre Ouattara : le calme avant la bataille

Le CNT de Bédié contre Ouattara: La situation politique actuelle de la Côte d'Ivoire ressemble fort à la mi-temps d'un match de football.

Le calme plat qui règne depuis quelques semaines sur le paysage politique ivoirien, laisse penser que tous les hommes politiques et tous les ivoiriens ont acté la réélection illégale du candidat du RHDP pour un troisième mandat.

L'opposition dont les mots d'ordre et les manifestations ont mis à mal la confiance et les certitudes du pouvoir, semble être mise au pas. La grande répression qui s'est abattue sur elle semble avoir laissé des séquelles : Affi N'guessan arrêté et incarcéré dans un lieu inconnu, Maurice Kacou Guikahué embastillé à la , le président Bédié, le Secrétaire Général du , et le président du Comité de Contrôle du FPI, le Professeur Hubert Oulaye, ont vu leurs domiciles faire l'objet de blocus par une escouade d'hommes en treillis. On n'oublie non plus les nombreux morts et les nombreux anonymes qui croupissent dans le sous-sol d'Abidjan et de plusieurs villes de l'intérieur.

Depuis lors, c'est le silence radio du côté de l'opposition et cette situation désoriente de nombreux militants. Officiellement la désobéissance civile est toujours de mise, mais la lutte semble ne plus avoir de tête et les mots d'ordre et les actions à mener se font attendre.

Et c'est dans cette situation, que l'on se rend compte de la vacuité du débat sur la lutte générationnelle que certaines personnes ont voulu insidieusement lancer pour disqualifier les présidents Bédié et Gbagbo.

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En effet, quand le président Bédié, président du Conseil National de Transition dont le domicile faisait l'objet d'un blocus, et n'était plus en mesure de conduire efficacement la lutte, où étaient ceux des jeunes dont le nom revenait de façon récurrente, et pour qui beaucoup de personnes plaidaient pour qu'il (Bédié) s'efface ? Pourquoi n'ont-ils pas saisi l'opportunité de s'emparer du flambeau pour continuer la lutte et la mener à son terme ? S'ils l'avaient fait, qui, objectivement ne les aurait pas adoubés au terme du combat, pour d'autres responsabilités plus grandes ?

On ne les a ni vus, ni entendus. On ne les voit toujours pas et on ne les entend toujours pas. Cette remarque est valable pour tous les « jeunes » de tous les partis politiques qui piaffent d'impatience et qui réclament à cors et à cris le renouvellement de la classe politique, attendant certainement que le témoin leur soit passé comme dans une course de relais. Mais sait-on jamais, un sursaut d'orgueil est possible.

Par ailleurs, l'interview du président Macron accordée à  » Jeune Afrique », continue de faire des vagues. Son opinion sur l'élection présidentielle ivoirienne, est une véritable insulte à l'intelligence des ivoiriens. Le comble, c'est qu'il trouve des circonstances atténuantes au président sortant dans le viol de la constitution ivoirienne !

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Viendrait-il à l'idée de M. Macron, si d'aventure il terminait son deuxième mandat, d'en solliciter un troisième si le candidat choisi par LREM venait à mourir ? Où passerait-il pour faire une demande aussi saugrenue au peuple français ?

Mais cette position teintée de mépris, de condescendance et d'arrogance prospère parce que les hommes politiques de tous les bords et de nombreux ivoiriens, ont fini par intérioriser et par accepter que le choix du président ivoirien, doit être adoubé par l'ancien colonisateur, soixante (60) ans après les indépendances.

Cette position prospère également, parce que l'opposition n'a pas maintenu une pression continue sur le pouvoir à travers ses manifestations et n'a pas encore changé le rapport de force. Mais il ne faut pas désespérer des ivoiriens, car le souvenir de 2000 est encore vivace dans les esprits. Et la situation politique actuelle ressemble fort à la mi-temps d'un match de football. Il y a eu certes un matin, il y aura assurément un soir et l'ivraie sera séparée du vrai.

Written by Nazaire Kadi

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