Le Sénégal lance un mandat d’arrêt international contre Juan Branco, avocat français d’Ousmane Sonko

Le Sénégal a annoncé le 14 juillet 2023 le lancement d'un mandat d'arrêt international contre Juan Branco, avocat français de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko.

« Après avoir reçu la compilation des déclarations, écrits et posts » de l'avocat, « il a été relevé des éléments qui, manifestement, sont de nature à engager sa responsabilité pénale », affirme un communiqué du parquet transmis vendredi à l'AFP, annonçant « l'ouverture d'une information judiciaire ».

En outre, « un mandat d'arrêt a été requis à son encontre », ajoute le texte.

Juan Branco avait annoncé le 22 juin avoir déposé une plainte en France et une demande d'enquête à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président sénégalais pour « crimes contre l'humanité », après les pires troubles qu'ait connu début juin le depuis des années.

Ces procédures pour « crimes contre l'humanité » visent également le ministre de l'Intérieur sénégalais Antoine Felix Abdoulaye Diome, le général Moussa Fall, commandant de la gendarmerie sénégalaise, ainsi qu'une centaine « d'autres individus », et concernent la période allant « de mars 2021 à juin 2023 ».

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Le collectif des avocats de M. Sonko a « exprimé avec fermeté (sa) vive indignation à l'égard d'une dérive de cette nature à l'encontre de notre confrère Juan Branco », dans un communiqué publié vendredi soir à Dakar, en réaction à l'annonce de la justice sénégalaise contre leur confrère.

Pour le collectif, le « seul tort » de Me Branco est « d'avoir dénoncé, à la demande de proches de victimes, des crimes graves supposés commis au Sénégal, d'avoir saisi les juridictions compétentes pour juger et condamner toutes les personnes » sur lesquelles « pèsent des présomptions ».

L'action de M. Branco auprès des justices internationale et française avait été qualifiée de « puérile et ridicule » par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères sénégalaise Aïssata Tall Sall.

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La condamnation à deux ans de prison le 1er juin de l'opposant Ousmane Sonko avait provoqué de graves troubles au Sénégal, faisant 16 morts officiellement et 30 selon l'opposition.

Son arrestation, à la suite d'une plainte dans une affaire de mœurs, avait contribué à déclencher en mars 2021 plusieurs jours d'émeutes meurtrières, de pillages et de destructions qui avaient fait au moins une douzaine de morts.

Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé jeudi à l'AFP avoir effectué un signalement aux autorités judiciaires françaises après la révélation par l'avocat Branco, dans de « récentes publications », de l'identité de fonctionnaires de l'ambassade de France au Sénégal, en lien avec les troubles survenus au Sénégal.

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M. Sonko crie au complot pour l'écarter de l'élection présidentielle de février 2024 et son parti estime à plusieurs dizaines le nombre de « détenus politiques ». Le pouvoir réfute les deux accusations.

Le 3 juillet, Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, a annoncé qu'il ne se présenterait pas pour un nouveau mandat à la présidentielle de 2024.

Written by Mohammed Ouattara

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