Légitimité au FPI : un pro-Affi règle la question

La question de la légitimité au Front populaire Ivoirien (FPI) continue de faire débat. Jean Bonin, proche d'Affi N'Guessan règle la question.

Réglons une bonne fois pour toute la question de la légitimité et de la légalité au .

J'entends souvent les détracteurs du Président Affi, nouveaux (PDCI) et anciens (), claironner qu'il serait illégitime et minoritaire. Vidons une bonne fois pour toute ce contentieux en démontrant chiffres à l'appui, la vacuité et l'inintelligibilité des thèses qui soutiennent cette affirmation démagogique.

Affi serait illégitime parce que minoritaire au FPI, selon une certaine opinion. Comment arrivent-ils à déterminer cette minorité alors qu'en politique la force d'un leader ou d'un parti politique s'appré essentiellement à partir de ses résultats électoraux qui eux sont une donnée quantitative et non affective, objective et non subjective.

Comment un groupe d'individus sans aucun élu peut-il se vanter d'être majoritaire au sein d'une organisation alors que son action politique, de 2011 à ce jour, ne s'est inscrite que dans le boycott tout azimut des élections locales et nationales ?

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À ce questionnement, ils répondent que le FPI ne peut pas faire 9% à une élection présidentielle et avoir 3 députés à une élection législative. Ils en déduisent donc que Affi serait minoritaire pour avoir réalisé un score de 9,29% lors de la présidentielle de 2015, quand Gbagbo réalisait lui 38%. La belle affaire ! Analysons donc ces résultats en tenant compte l'historicité des chiffres électoraux.

A – En 1990, les sont les suivants :

– Houphouët-Boigny (PDCI) : 82%
– Gbagbo Laurent (FPI) : 18%

B – En 1995, le FPI boycott la présidentielle dont les résultats sont les suivants :

– H. Konan Bedié (PDCI) : 96, 44%
– Francis Wodié () : 3,56%

C – En 2000 les résultats de la présidentielle sont les suivants :

– Gbagbo Laurent (FPI): 59,40%
– Robert Guei : 32,7%

D – En 2010, les résultats du 1er tour (non contestés) sont les suivants :

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– Gbagbo Laurent () : 38,05%
– A. Ouattara (): 32,08%
– H. K. Bedié (PDCI) : 25,25%

1 – Analyse partielle des résultats présidentiels du FPI :

En 1990, le FPI, uni derrière Gbagbo, son candidat, n'obtient que 18%. Et pourtant, contrairement à Affi en 2015, Gbagbo n'affrontait pas le candidat d'une coalition de plusieurs grands partis politiques (PDCI – RDR – … ()). Le poids électoral réel de Gbagbo et du FPI uni dans l'opposition est donc de 18%. C'est factuel.

En 2000, Gbagbo, le candidat du FPI, uni et soutenu officiellement par le PDCI et le Parti Socialiste français, contre le candidat Guei Robert fait 59% suite à l'élimination arbitraire des principaux candidats de l'opposition d'alors que sont Bedié et Ouattara. Ces résultats ne sont donc pas probants.

En 2010, au 1er tour, Gbagbo, candidat de LMP (et non du seul FPI) fait 38% après 10 ans de pouvoir. À cela il faut ajouter qu'il avait à sa disposition tous les moyens institutionnels (nominations, communication, administration et financiers de l'Etat). Aucun chef d'Etat sortant n'a fait dans notre sous région ouest africaine un résultat si bas.

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Ces chiffres démontrent bien que comparaison n'est pas raison. Il faut donc relativiser les résultats du FPI, comme tout autre parti politique, lorsqu'il est au pouvoir et lorsqu'il est dans l'opposition. Les chiffres qui suivent vont éloquemment le démontrer.

Les résultats électoraux du président Affi, qui en 2015 se présente dans un contexte marqué par une division du parti, un appel des dissidents au boycott, lesquels ont fait incidemment campagne contre lui en faveur du RHDP ne peuvent objectivement pas être comparés à ceux de Gbagbo qui lui regroupait en 2010 autour de sa candidature LMP une dizaine de partis politiques et une trentaine de mouvements politiques.

Il faut aussi noter que contrairement à Affi, le pdt Gbagbo ne s'est pas présenté à une élection locale ou présidentielle alors que de nombreux militants et cadres du FPI étaient en exil, en prison et/ou avaient leurs comptes en banque gelés.

Ne pas tenir compte de ces faits serait malhonnête et ne pourrait expliquer pourquoi Koulibaly qui a été élu député du FPI a en décembre 2000, lorsque le FPI était au pouvoir à fait 3% en 2016 dans la même circonscription.

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Comparons à présent les résultats du FPI au niveau législatif.

A – Élection parlementaire de 1990 – 175 siè à pourvoir.

– PDCI (au pouvoir) : 163
– FPI (opposition et uni) : 9

B – Élection parlementaire de 1995 – 175 sièges à pourvoir.

– PDCI (au pouvoir) : 161
– RDR (opposition) : 14
– FPI (opposition et uni) : 12

C – Élection parlementaire de 2000 – 225 sièges à pourvoir.

– PDCI (dans l'opposition) : 94
– FPI (au pouvoir) : 96
– RDR : 5 (boycott officiel)

C – Élection parlementaire de 2011 –

– RDR (au pouvoi) : 122
– PDCI (au pouvoir) : 76
– FPI : 0 (boycott officiel)

D – Élection parlementaire de 2016

– RHDP : 167
– FPI : 3

2 – Analyse des résultats législatifs FPI :

Il ressort des chiffres que jamais le FPI ne s'est imposé lorsqu'il était dans l'opposition sur le RDR ou le PDCI. Il a fallu que le FPI jouisse des moyens de l'Etat pour que, à défaut de s'imposer, il fasse jeu égal avec les autres grands partis politiques que sont le RDR et le PDCI.

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En conclusion de tout ce qui précède, faire une analyse comparative entre les résultats du FPI lorsque Gbagbo était au pouvoir et lorsqu'il était dans l'opposition avec Affi n'est pas une approche objective, sérieuse et scientifique.

Par ailleurs, contrairement au FPI qui avait des résultats médiocres dans l'opposition, le PDCI et le RDR, dans l'opposition faisaient jeu égal avec le FPI. Le FPI gagnerait donc à s' (y compris avec le …) pour avoir des chances de gagner en 2020. C'est à cela qu'il faut travailler plutôt que de s'auto célébrer sur la base d'analyses douteuses, fondées sur des postulats erronés et qui ne peuvent donc que donner de faux résultats.

Le PDCI qui a compris que les GOR aiment être flattés, lui servent donc à dessein ce qu'ils ont envie d'entendre pour flatter leur ego et les maintenir dans la division. L'objectif final étant que, sans candidat, et ayant combattu Affi, les GOR leur fassent allégeance. Ils n'ont malheureusement pas encore compris que Gbagbo Ou Rien (GOR) n'est pas Gbagbo Ou Bedié (GOB).

Rendez-vous donc le 31 octobre prochain pour la suite des événements.

Written by Jean Bonin

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