Selon Jean Bonin, vice-président du FPI, qui se prononce sur une 3e candidature de Ouattara, Gbagbo lui-même aurait préparé Affi N'Guessan pour la relève.
L'histoire est un témoignage. Après des paroles si fortes pourquoi céder aux chants des sirènes qui voudraient faire croire que seul ADO serait capable de gagner une élection au RDR ? Les vrais ennemis de nos hommes politiques ce ne sont pas leurs adversaires politiques d'en face mais leurs propres partisans.
Cette posture irrationnelle et déraisonnable est valable aussi pour les GOR qui, bien qu'ayant conscience que Gbagbo ne pourra pas candidater, s'entêtent à réclamer sa candidature au lieu de trouver au sein du parti celui qui pourra faire le job. En l'espèce , il ne fait aucun doute qu'au FPI celui que Gbagbo lui-même a préparé pour la relève s'appelle Pascal Affi NGuessan.
Il a 67 ans, a occupé de hautes fonctions au plus haut sommet de l'Etat et a une saine ambition pour la Côte d'Ivoire : la renaissance. Que dire de Bedié, dont les partisans lui découvrent une soudaine et nouvelle jeunesse à 86 ans, âge où lui-même affirmait en 2010 qu'on ne a plus toute sa lucidité pour gérer les contraignantes et éreintantes charges de l'Etat.
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Le fait est que si ADO avait préparé Gon et Gbagbo, Affi, au PDCI le fauteuil présidentiel est, dans la pure tradition Akan, un trône dont on ne doit connaître le successeur ou l'héritier du vivant de son occupant. Bedié vivant il ne faudra donc pas s'attendre à ce qu'il prépare un cadre à la relève. La volonté d'Henri Konan Bédié (et de Gbagbo) de se présenter à des fins de réhabilitation personnelle pourrait donc être le prétexte tout trouvé pour justifier la candidature d'Alassane Ouattara.
Ce choc frontal entre d'anciens présidents, en dépit de l'absence de Laurent Gbagbo, sera interprété par la communauté internationale et par des millions d'Ivoiriens comme une régression, une incapacité de la Côte d'Ivoire d'aller de l'avant. Pascal Affi N'Guessan, Koulibaly Mamadou, Achi Patrick, Kablan Duncan, Mabri Toikeusse et bien d'autres ont certes occupés des fonctions de premier plan, mais n'apparaissent pas comme ceux qui ont été directement à l'origine des différentes crises post-électorales survenues en Côte d'Ivoire depuis une trentaine d'années.
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Ils ont tous l'attitude et les aptitudes nécessaires pour présider le pays. Pourquoi ne pas faire confiance à l'un d'entre eux en vue de donner une vraie chance à notre pays de rompre avec la tontine politique, la guerre surannée et contre-productive que se livrent depuis une vingtaine d'années ces papis flingueurs au détour d'alliances contre nature et opportunistes dont le seul dessein est « ôte toi que je m'y mette ».
Les aspirations du peuple étant reléguées aux calendes grecques. La Côte d'Ivoire, notre très cher pays, mérite mieux que ce rodéo politique. Osons la rupture si nous voulons entrer dans le modernisme, la stabilité et le développement durable.