14 septembre 2020, le Conseil constitutionnel valide la candidature de Ouattara, pour la présidentielle. Une analyse de Bally Ferro.
Le Conseil constitutionnel a validé, le lundi 14 septembre 2020, la candidature du chef de l'État sortant, Alassane Ouattara, au scrutin du samedi 31 octobre prochain.
Par cet arrêt insusceptible de recours, le juge électoral donne notamment tort au ministre de la Justice, Sansan Kambilé, au Gouvernement ivoirien et à Boniface Ouraga Obou, président du comité des experts ayant rédigé le projet de Constitution de 2016.
Tous ont soutenu que techniquement, le chef de l'État ne peut briguer un autre mandat. Sur sa lancée, le Conseil constitutionnel a rejeté les requêtes du PDCI-RDA, du FPI, du mouvement GPS et de la coalition EDS contre cette candidature controversée. Alassane Ouattara, sur ce point, se montre un manœuvrier pour instrumentaliser les Institutions.
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Sachant sa candidature au centre d'une polémique qui ne cessait d'enfler après son retour sur sa promesse de passer le flambeau à une nouvelle génération, il a pris les devants pour indiquer la voie à suivre à Koné Mamadou, son bras droit, et au Conseil constitutionnel.
« Qui peut se targuer de connaître cette Constitution mieux que moi? Qui a signé le décret pour soumettre la Constitution au vote des Ivoiriens? C'est bien moi », déclarait-il le 17 août 2020 pour se substituer, d'avance et sans protestation, au Conseil constitutionnel qui l'a suivi.
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Selon le juge électoral, la Loi fondamentale de 2016 instaurant une nouvelle République, Alassane Ouattara n'est pas candidat à un 3è mandat, mais au 1er de la IIIè République. En 2015, c'est cette même stratégie de « dictée préparée » qu'il a utilisée.
Candidat « à titre exceptionnel » pour le seul scrutin de 2010, il a évoqué la jurisprudence pour soutenir sa candidature. Et le Conseil constitutionnel, dans son arrêt du 9 septembre 2015, l'a déclaré « candidat par dérivation ».
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Le scrutin du 31 octobre 2020 va avoir des airs de match retour entre deux alliés d'hier: Ouattara et Henri Konan Bédié, avec deux outsiders (Affi N'Guessan et Kouadio Konan Bertin).
Un absent de taille pour la confrontation: Laurent Gbagbo dont la candidature a été invalidée en même temps que celle de 39 autres postulants dont Soro Guillaume, Mamadou Koulibaly, Mabri Toikeusse, Amon-Tanoh Benoît-Marcel et Gnamien Konan