Les dessous de la non-candidature de Ouattara

Le président Alassane Ouattara avait-il d'autres choix que de se retirer avec la pression des occidentaux, surtout la France et l'UE ? Décryptage.

Aujourd'hui je suis fier. Fier d'avoir été parmi ceux qui ont dénoncé et combattu le troisième mandat que voulait faire le gourou du Restaurant.

Aujourd'hui, il est applaudi et félicité par tous pour avoir pris cette sage décision de se retirer de la course à la Présidence de la République. Mais avait-il d'autres choix que de se retirer? Je ne le crois pas parce que la pression des occidentaux, surtout la et l' était sur lui.

Selon certaines sources diplomatiques, ils lui a été rappelé tous les sacrifices que les contribuables européens et français ont fait pour que la Côte d'Ivoire connaisse en 2010 des élections ouvertes et transparentes. Ils lui ont fait savoir qu'ils n'étaient plus prêts à investir autant d'argent en Côte d'Ivoire, en cas de crise, à cause des ambitions d'un individu. Ils l'ont également rassuré de ce qu'après son règne, ils lui ouvriront des portes au niveau international. Des portes qui renforceront son expérience et son honorabilité. Ils lui ont enfin montré les risques qu'il courait s'il s'entetait à tenter à faire un troisième mandat.

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Étant un homme conscient du danger qu'il courait en écoutant ses ouailles, il s'est résolu à les prendre de court en annonçant sa non candidature en Octobre 2020. Bref, son annonce est le fruit d'une forte pression des occidentaux. Il n'est donc pas le Mandela comme veulent le faire croire ses ouailles. Car c'est volontairement que Nelson Mandela a renoncé à briguer un second mandat.

Quoi qu'il en soit,il faut saluer sa décision de ne pas se porter candidat sans tenir compte des conditions qu'il s'était posées. Je rappelle qu'il avait conditionné sa candidature à celle de Bedié.
Aujourd'hui, il a jeté cette condition au placard. Tant mieux pour tous.

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Maintenant il lui reste d'autres pas historiques et d'apaisement à faire. Ceux relatifs à la levée du mandat d'arrêt international qu'il a lancé contre et Akossi Benjo. Ceux relatifs également à la libération de tous les prisonniers politiques. Enfin, ceux relatifs à la mise en place d'une CEI consensuelle et d'un code électoral consensuel.

Ainsi,il aura toutes les chances d'ouvrir une page nouvelle en Côte d'Ivoire. Celle d'une passation de charges entre le Président sortant et le Président entrant. Et cela aura pour conséquence de mettre fin aux crises politiques successives que la Côte d'Ivoire a connu. S'il rend ce grand service à la Côte d'Ivoire, ma colère contre lui va baisser de 70%. Ma déception vis à vis de lui va baisser de 40%.

Written by Mamadou Traoré

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