Un cadre du PDCI à Mamadou Koné, Président du Conseil Constitutionnel: « un ouragan ivoirien arrive les prochains jours »

Koné Mamadou, ancien président du Conseil constitutionnel de 2015 à 2023 © Crédit Photo Service Communication Conseil constitutionnel

Lettre ouverte de Jean-Yves Esso, membre du Bureau Politique du PDCI à Mamadou Koné,
Président du Conseil Constitutionnel.

Monsieur le Président,
Lors de la diffusion du journal télévisé de 20h du lundi 14 septembre 2020, vous avez annoncé à la ivoirienne toute entière votre décision de valider la du président OUATTARA malgré le fait qu'elle corresponde à un troisième mandat anti-constitutionnel.

Par cet acte, vous avez décomplexé tous les autocrates et despotes africains qui verront là une jurisprudence inespérée pour faire de même dans leurs respectifs et ainsi, mourir au pouvoir.
L'atmosphère était terriblement chargée hier soir, du fait de votre empressement (stratégique ?) à donner les résultats de vos travaux deux jours avant le jour prévu, avec un ton hésitant, incertain et chancelant, la sueur au front, tel un voleur pris la main dans le sac.

L'histoire retiendra de vous que vous avez brillé par votre lâcheté manifeste. En effet vous avez projeté sur les autres la responsabilité que vous refusiez de prendre. Cela s'est observé très clairement dans votre très longue intervention cherchant à nous expliquer l'inexplicable en avançant des prétextes aussi fallacieux et folkloriques les uns que les autres (propos de tel ou tel dans la presse, plainte de tel ou tel, etc.).

LIRE AUSSI : Le conseil constitutionnel dévoile une liste de 4 candidats à la présidentielle en Côte d'Ivoire

Aujourd'hui dans notre pays où enlèvements, emprisonnements, meurtres et autres empoisonnements sont monnaie courante, voir le courage est rarissime, car la lâcheté est la mode qui prédomine. Nous compatissons et vous comprenons donc… La lâcheté s'accommodant de tout, et surtout du pire, nous avons décidé de la bannir à jamais de notre ADN et de dénoncer publiquement la vôtre.

Monsieur le Président,
Vous savez mieux que quiconque que lorsqu'une loi est votée, il y a la lettre, mais il y a aussi et surtout l'esprit. Et pour bien tenir compte de cet esprit, les 4 principes essentiels à prendre en compte sont le prétexte, le post-texte, le texte et le contexte. Toutes ces approches préalables permettent de définir la bonne lecture de l'esprit de notre Constitution.

LIRE AUSSI : Grave accident sur l'autoroute du nord Pk 96 : 44 victimes

Et la question principale que tous les se posaient était de savoir si le président OUATTARA pourrait « se présenter à nouveau » en 2020. Des campagnes de sensibilisation pour le « Oui » à la nouvelle Constitution, auxquelles nous avons participé assuraient la population de cette impossibilité.
Vous venez, par votre décision, de donner un blanc seing juridique et moral au président OUATTARA pour réaliser sa forfaiture en roue .

Puissions nous vous assurer que nous serons de nombreux cailloux dans cette roue…
Monsieur le Président,
« Alea jacta est »…
Le sort en est jeté.
Ce qui doit arriver arrivera.

Ce qui doit être dénoncé le sera avec la dernière énergie pour l'avenir de notre démocratie.
Le silence coupable et la complicité muette de la population face à la succession d'actes anti-démocratiques qui ont été égrenés tout au long de ce processus électoral (Commission Electotale Dependante, Fichier Électoral biaisé, Conseil Constiturionnel aux ordres, etc.) se transformeront en ouragan.

Un ouragan ivoirien, combiné à une forte tempête, arrive les prochains jours sur les côtes éburnéennes avec des vents violents dévastant tout sur leurs passages. Vous ne serez pas à l'abri dans votre petite case du en papier mâché.

LIRE AUSSI: Concours INFS, maîtres éducateurs spécialisées (MESP) 2020 : voici les conditions

Seul l'éléphant pourra résister à la bourrasque et tous ceux qui s'accrocheront à lui auront « la vie sauve ». Les grands désordres cachent en réalité un ordre et un bonheur à venir. Ce sont deux ambivalences qui ne peuvent exister l'une sans l'autre comme le jour et la nuit ou la lumière et les ténèbres.

Monsieur le Président,
L'histoire retiendra de vous que vous êtes celui la même par qui le scandale arriva. Et pour vous paraphraser; vous aviez dit il y a quelques années, à juste titre, et je cite :  » Malheur à celui par lequel le scandale arrivera. » Le peuple au nom de qui vous rendez la justice et qui est votre seul juge, vous retire dès lors totalement sa confiance.

Peu importe le temps que cela prendra, nous nous armerons de patience, car du désordre prochain qu'engendrera le constat de votre incapacité à dire le droit sans lâcheté, naîtra un ordre pour une nation forte ou les fils et les filles de ce pays sauront taire leur divergences pour aller à l'essentiel : la paix et la entre ivoiriens.
Meilleures salutations

Written by Jean-Yves Esso

Lutte contre la malnutrition : un programme lancé à Nassian

Immigration Clandestine au Maroc : la marine royale interpelle 186 migrants en Méditerranée