Dans l'affaire dite de l'utilisation abusive du logo du PDCI, la CEI s'est totalement discréditée, en déboutant le PDCI, sous le prétexte que celui-ci aurait seulement attaqué l'emblème. La publication de la lettre du président du PDCI, Henri Konan Bédié remet en cause, cette explication de la CEI.
Selon le courrier dont Ivoiresoir.net a reçu copie, Henri Konan Bédié écrit ceci à Youssouf Bakayoko : « Au sortir de l'audience que j'ai eue le 08 août 2018, avec le président d'honneur du Rassemblement des républicains (RDR), j'ai informé par voie de presse, l'opinion nationale et internationale que le PDCI-RDA présentera des candidats sous la bannière du PDCI-RDA aux élections régionales et municipales du 13 octobre 2018.
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Aussi, voudrais-je attirer votre attention sur le fait que l'usage du logo du PDCI-RDA pour les élections ci-dessus citées en objet, est exclusivement réservé pour les candidatures parrainées par le PDCI-RDA. Par conséquent le logo du PDCI-RDA ne devrait figurer sur aucun autre logo, emblème ou sigle de toute autre candidature ».
La CEI avait expliqué que sa décision de débouter le PDCI était liée au fait que ce parti avait présenté un emblème (éléphant noir) qui n'était pas utilisé par le RHDP d'Alassane Ouattara. Cette explication ne tient pas, puisque le courrier de Bédié est assez explicite : « Par conséquent le logo du PDCI-RDA ne devrait figurer sur aucun autre logo, emblème ou sigle de toute autre candidature ».
Une forfaiture signée Youssouf Bakayoko
En clair, Bédié ne s'est pas contenté de faire présenter son emblème, par ses juristes, mais a pris soin de dénoncer aussi l'utilisation du sigle du PDCI. Or ce sigle figure bel et bien dans le logo du RHDP.
« Le PDCI compte saisir la chambre administrative ou le conseil constitutionnel dans les prochains jours »
En réalité, selon nos informations, Youssouf Bakayoko à qui le courrier était adressé n'a pas présenté celui-ci à tous les commissaires de la Commission électorale indépendante (CEI). Il l'a caché, tout simplement. Il s'est donc contenté d'expliquer que le PDCI avait présenté un emblème qui n'était pas utilisé par le RHDP. En dépit du fait que certains juristes de la CEI avaient déclaré que l'utilisation du sigle du PDCI constituait une violation de l'article 26 du code électoral, par le RHDP, Bakayoko a maintenu sa position, sans pouvoir l'étayer par des arguments de droit.
Le PDCI compte saisir la chambre administrative ou le conseil constitutionnel dans les prochains jours, quant à la CEI elle est totalement disqualifiée et discréditée. En effet, cette affaire du logo du PDCI est une preuve supplémentaire que le président de la CEI, à la tête de cette institution de façon illégale depuis février 2016, bien que cadre issu du PDCI, est un homme-lige au service du pouvoir politique.
Emmanuel Gautier