Au Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), les yeux sont rivés ce mardi 18 septembre 2018, sur le conclave de Daoukro, à l'issue duquel Henri Konan Bédié devrait donner une position claire sur la participation ou le boycott des élections locales du 13 octobre, par son parti.
Selon nos informations, ce sera une réunion du secrétariat exécutif du PDCI élargie à l'équipe d'avocats du PDCI qui devrait passer en revue les questions brûlantes de l'actualité politique. Maurice Kakou Guikahué, le chef du secrétariat exécutif qui s'était accordé des jours de repos en France, a été sommé par Bédié, de rentrer.
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Ce dernier a été beaucoup critiqué ces derniers jours, y compris par des personnes qui étaient censées être proches de lui, dans les choix des candidats aux municipales. Il semblait jouer pour son propre camp, plutôt que dans l'intérêt de son parti. Le PDCI avait fait savoir qu'il passerait aux élections primaires pour départager ses candidats, si le consensus en interne échouait : un voeu que le vieux parti répète à la veille de chaque consultation électorale, mais qu'il ne respecte jamais, préférant le copinage et les choix imposés.
Sous pression, Henri Konan Bédié qui a longtemps hésité et porté son parti, dans une stratégie esseulée (l'appel de Daoukro était une initiative individuelle, tout comme la signature de l'accord en vue de la création d'un parti unifié, puis la dénonciation dudit accord, quelques mois plus tard) jugée douteuse ; pourrait donc aujourd'hui, décider de ne pas engager son parti, aux élections locales du 13 octobre prochain.
Une décision risquée, vu que ses cadres se sont préparés depuis plusieurs mois, voire années, à aller à ces consultations, en engageant leurs finances et leurs énergies. Les candidats parrainés par le PDCI pourraient alors boycotter le mot d'ordre de boycott du PDCI, s'il prenait une telle décision.
Face au refus de réformer la Commission électorale indépendante (CEI) dirigée par un Youssouf Bakayoko, une sorte de pantin aux ordres du pouvoir (comme l'atteste sa dernière décision de débouter le PDCI, sans l'avis unanime des autres commissaires) auréolé de l'habit de PDCI, mais dans les faits, travaillant pour le Rassemblement des républicains (parti d'Alassane Ouattara), le PDCI pourrait donc appeler à un report des consultations, sans appeler à son boycott.
Quant à son sigle abusivement et illégalement utilisé par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle à la popularité manifestement en décrépitude), il devrait saisir le conseil constitutionnel.
Emmanuel Gautier
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