Avant son départ Mahamadou Issoufou, 68 ans, appelle à ne pas « tripoter » les Constitutions au Niger et en Afrique.
« C'est la première fois depuis 60 ans qu'il y a un passage de témoin d'un président démocratiquement élu vers un autre démocratiquement élu. On est en train d'asseoir une tradition démocratique », se réjouit-il, à l'issue des deux mandats, maximum prévu par la Constitution.
Il assure ne pas avoir eu à résister aux sirènes d'un troisième mandat, comme certains de ses pairs africains, qui s'accrochent au pouvoir.
« On ne peut pas avoir des institutions fortes en tripotant les Constitutions, en changeant la règle du jeu en cours de jeu. Je ne peux pas m'engager dans l'aventure d'un troisième mandat. Cela aurait affaibli les institutions que nous sommes en train de construire », souligne-t-il.
Mahamadou Issoufou balaie les accusations des opposants nigériens qui taxent le pays de « démocrature », regrettant des interdictions de manifester ou des arrestations fréquentes de militants de la société civile: « La démocratie c'est la liberté et l'ordre », répond le président. « Il y pas de démocratie sans ordre, de la même manière qu'il n'y a pas de démocratie sans liberté ».