Mali : Choguel Kokalla Maiga revient à la charge, « les sanctions à l’encontre de notre pays sont illégales et illégitimes »

CEDEAO. Discours de Choguel Kokalla Maiga, Premier ministre du Mali, le 7 février 2022, à l'occasion d'une réunion d'échanges avec le Corps Diplomatique.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Représentants des organisations internationales ;
La question des reformes politiques est une question fondamentale et un enjeu de stabilité et de survie pour le .
De la même manière, la lutte contre la corruption et l'impunité, ainsi que le retour d'un minimum de sécurité sont des nécessités vitales pour le Mali. Ces priorités sont au cœur de la vision de refondation de l'Etat et de l'amorce du Mali Nouveau, le Mali Kura, vision résolument portée par le Président de la Transition, Chef de l'Etat, Son Excellence Assimi GOÏTA.

Le Gouvernement, fidèle à cette vision du Chef de l'Etat, a soumis à la CEDEAO, à sa demande, le 31 décembre 2021, c'est à dire dès la fin des Assises Nationales de la Refondation de l'Etat, un chronogramme qui reflète l'aspiration de notre peuple au changement, et sa volonté de faire de la Transition en cours une transition de rupture et de refondation. Et non juste une Transition électorale voire électoraliste.

LIRE AUSSI: Guinée-Bissau: de nouveaux tirs entendus ce 7 février

Au passage, je rends hommage au peuple malien qui s'est pleinement approprié les Assises Nationales de la Refondation de l'Etat. Nos compatriotes en ont fait un grand moment de sursaut national, d'échange, de rassemblement et d'espérance nouvelle au regard de leur caractère holistique, inclusive et de leurs recommandations, centrées sur la prospective, le renouveau de l'Etat et de sa gouvernance globale.

En recevant le projet de chronogramme qu'elle n'a eu de cesse de réclamer avec insistance, la CEDEAO, sans mener aucune consultation avec le Mali, a préféré lui imposer des sanctions punitives. Je le répète, les sanctions prises à l'encontre de notre pays sont illégales et illégitimes par ce qu'elles ne sont prévues par aucun texte pertinent de l'organisation. En Droit, une telle attitude de déni de légalité n'est ni plus ni moins que le fait du Prince.

Au lieu d'ouvrir le dialogue autour des propositions formulées par le Mali, il a été décrété des mesures injustes et sauvages dont l'objectif est d'asphyxier le Mali et de le présenter comme un paria parmi les nations sœurs. Avec l'objectif inavoué et inavouable, à court terme d'asphyxier l'économie du Mali, afin d'aboutir, pour le compte de qui l'on sait, et par procuration, à la déstabilisation et au renversement des institutions de la Transition.

LIRE AUSSI: Côte d'Ivoire : la MATCA a payé 2,6 milliards Fcfa à ses sociétaires en 2021

Au rang de ces mesures figure la fermeture des frontières qu'aucune disposition des textes de la CEDEAO ne prévoit expressément, qu'il s'agisse du Traité de la CEDEAO, du Protocole additionnel du 21 décembre 2001 sur la Bonne Gouvernance et la Démocratie, ou de l'Acte Additionnel du 17 février 2012 portant Régime des Sanctions.

D'autres mesures économiques et financières ont été prises en violation du Traité de l'UEMOA et de l'article 4 des Statuts de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) qui stipule, je cite :
« Dans l'exercice des pouvoirs et dans l'accomplissement des missions qui leur sont conférés par le Traité de l'UMOA et par les présents Statuts, la Banque Centrale, ses organes, un membre quelconque de ses organes ou de son personnel ne peuvent solliciter, ni recevoir des directives ou des instructions des institutions ou organes communautaires, des Gouvernements des Etats membres de l'UMOA, de tout autre organisme ou de toute autre personne…». Fin de citation.

Outre les violations graves du droit communautaire, les sanctions de la CEDEAO violent également le droit international, en particulier certains instruments juridiques internationaux pertinents.

Choguel Kokalla Maiga

Written by Christian Binaté

CAN Côte d’Ivoire 2023 : le dispositif de la CAF en place

Image du film camerounais "Aline"

Vos films sur Canal+ Côte d’Ivoire ce soir du 8 février 2022