Pour mémoire: Extrait de « Mamadou Koulibaly – Laurent Gbagbo : les raisons d'un divorce idéologique, sous forme de divergences de conception de souveraineté nationale. »
De tous les notables du FPI ( Front populaire Ivoirien ) , parti de Laurent Gbagbo, Mamadou Koulibaly est incontestablement celui qui l'a rejoint , à la demande expresse , de son chef historique. Bardé de diplômes , Mamadou Koulibaly est un Économiste brillant , tendance ultra-libéral avec en prime , un nationalisme à fleur de peau .
Avant de rejoindre le FPI, à la demande pressante de Laurent Gbagbo , Mamadou Koulibaly rédigeait des notes économiques à la chaîne , destinées aux médias , et à certains chefs d'entreprises, aux politiciens de droite qui en étaient demandeurs. Remarqué par le futur président , qui était alors dans une opposition politique frontale à Henri Konan Bédié, il traîna d'abord des pieds avant d'accepter un début de compagnonnage avec le FPI, et ultimement son adhésion. Il est vrai que , Gbagbo avait usé pour décider Mamadou Koulibaly, d'un argument massif .
Mamadou Koulibaly, qui est avant tout un Économiste libéral , tendance loi du marché , n'adhérait pas à certains aspects collectivistes du programme du FPI , qui prévoyait la nationalisation de la quasi-totalité des entreprises publiques , et para-publiques , dans l'éventualité de son accession au pouvoir . Laurent Gbagbo , avait rétorqué qu'au lieu de faire sa petite cuisine et tambouille tout seul dans son coin , ses critiques n'auraient que quelques chances de prendre corps, et d'avoir une caisse de résonance , si leur auteur les rejoignaient au sein du FPI, où le débat restait en permanence ouvert .
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Quand intervient le coup d'Etat de décembre 1999, renversant le régime de Bédié, Laurent Gbagbo désigne cet économiste chevronné et talentueux , comme porte étendard du FPI , au sein du gouvernement d'union nationale du chef de la junte , Robert Gueï, qui s'est auto-proclamé chef de l'Etat . Mamadou Koulibaly y occupe le poste de ministre du budget , et très vite il va faire parler de lui .
Il faut rappeler à ceux de mes plus jeunes lecteurs , qui me font constamment l'amitié de me lire à l'instar de l'amie Esther Bohui ( 16 ans au moment des faits ) , qu'au moment où est renversé le pouvoir du président Bédié, la Côte d'Ivoire est non seulement en rupture des bans , avec plusieurs pays de l'Union européenne , qui lui ont suspendu toute assistance financière, en raison du détournement intégral , d'une aide de l'UE , évaluée à la somme de 18 milliards de francs CFA, mais les institutions de Bretton- Woods ( FMI et Banque mondiale ) , sous dénonciation d'Alassane Ouattara ont suspendu leur coopération avec elle , pour non respect des critères de ré-paiement.
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Alors que Mamoudou Koulibaly, s'installe au ministère du budget , il rejette non seulement la proposition d'une aide financière , initiée par Charles Josselin , ministre français de la coopération du gouvernement de cohabitation ( 1997-2002) de Lionel Jospin , mais il fait des provisions en trouvant des recettes auprès des grands patrons contribuables ivoiriens , bénéficiaires depuis des années , des cadeaux fiscaux de la part du régime précédent , en échange de certaines prébendes . En moins d'une année , il est sur le point d'éponger en temps réel , la moitié de la dette dont la Côte d'Ivoire est tributaire envers la France , depuis l'accession du pays à la souveraineté nationale.
Ensuite , quand arrive le moment de la tenue du référendum , sur la refonte des institutions , ayant trait aux questions élargies , comme les modalités de candidature à l'élection présidentielle, il rejette l'aide financière que proposent pour se faire , la France , la Belgique et les pays scandinaves. Fidèle à ses méthodes , il arrive là aussi , à lever des fonds propres , nécessaires à la tenue de cette consultation . Au moment de la proclamation des résultats du référendum, il reste un excédent de 40 milliards , qu'il reverse dans les caisses du Trésor ivoirien , et dont il répond au président Robert Gueï , avec récépissé à tous les dirigeants des différents partis politiques.
Mis au courant , Jacques Chirac va exercer une pression de tous les temps , sur le premier ministre Seydou Diarra , pour obtenir son limogeage , mais c'est curieusement Robert Gueï qui va se relever son défenseur le plus acharné et résolu .
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Quand Gbagbo sera élu , président de la République en octobre , il va un temps occuper le ministère des finances , je ne me souviens plus dans quel ordre , avant de se faire élire au perchoir , où il va donner au grand public de connaître une autre facette de sa personnalité . Toutes choses qui lui vaut d'être traité constamment par ce chiffon de Jeune Afrique . Mamadou Koulibaly, est la seule personne , qui parmi les notables de Gbagbo , ne s'embrassait pas pour lui dire dans les quatre yeux , ce qu'il pensait réellement .
C'est aussi une des rares personnalités du FPI , à faire l'objet d'une immense considération, et des égards non feints , de la part d'Alassane Ouattara , qui lui – même en Économiste, a appris à jauger la bête . On rapporte que quand Mamadou Koulibaly était ministre des finances , il n'était pas rare que devant sa télé , Alassane Ouattara se lève et applaudisse des deux mains , les prévisions et commentaires économiques de son jeune cadet . Il a d'ailleurs tenté à plusieurs reprises , de le débaucher, depuis son arrivée au pouvoir dans les fourgons de l'armée française de ce nabot de Sarkozy (…)
Extrait de « Mamadou Koulibaly – Laurent Gbagbo : les raisons d'un divorce idéologique, sous forme de divergences de conception de souveraineté nationale. » ; Article, Jean Pierre Dupont
