Ces marches de protestations éclatées en Côte d'Ivoire du jeudi 13 août 2020, nous rappellent celles de 2010, selon Kyria Doukouré.
Le 15 mai 2010, la jeunesse du RHDP conduite par Kouadio Konan Bertin projette une marche sur la RTI pour protester contre le pouvoir de l'ex-président Laurent Gbagbo.
Des tensions sont palpables dans tout le pays car de l'avis de tous les observateurs, cette marche pourrait déboucher sur de graves dérapages et des affrontements entre jeunes de l'opposition et ceux du pouvoir.
Le lundi 10 mai, Laurent Gbagbo, tout puissant président de la République qu'il est, appelle son ainé le président Bédié et demande à le voir.
Quelques minutes après le président en exercice débarque chez le leader du PDCI RDA. Il lui demande de faire annuler la marche de la jeunesse de l'opposition et lui présente les risques encourus par le pays si elle se tient. Le président Bédié l'écoute religieusement, salut son humilité et promet tout mettre en œuvre afin d'obtenir le report de la marche.
Devant le saut vers l`inconnu du samedi 15 mai 2010, jour prévu pour la marche des jeunes et des femmes, Bédié se comporte comme un disciple de Félix Houphouët-Boigny. Alors que le RDR insiste afin que la marche soit maintenue, il prend sur lui de la faire annuler. Il consulte et communique tous azimuts.
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Ce jour, les deux leaders ivoiriens donnent l'exemple de ce que devrait être la politique : la capacité à mettre au-dessus de tout et de tous les intérêts du pays.
Aujourd'hui, M. Ouattara est le président en exercice et nous sommes dans un scenario similaire. Des jeunes de l'opposition doivent prendre la rue demain pour protester contre sa volonté de violenter la constitution. Au lieu de privilégier le dialogue et la concertation, il préfère demander aux jeunes de son parti d'attaquer physiquement ceux de l'opposition.
On dénombre déjà des morts. Comment dans ce cas peut-il faire croire qu'il aime notre pays et son peuple? M. Ouattara n'est pas un homme d'état. La preuve est sous nos yeux. Mais la jeunesse de l'opposition ne se laissera pas intimider et dira non demain dans tout le pays à son pouvoir.
Au policiers et autres membres des forces de défense et de sécurité, je voudrais rappeler que le Gal Mangou est libre. Le Gal Kassaraté est mort libre ! Guiai Bi Poin est libre ! Les hommes politiques proches de Gbagbo sont quasiment tous libres mais plusieurs officiers et sous-officiers croupissent encore en prison. Les chefs donnent les ordres mais se tirent toujours d'affaire. Faites le bon choix.
