Maurice Soudieck Dione : « Le terrorisme ne saurait être combattu que par la force »

Maurice Soudieck Dione, enseignant-chercheur à l'UGB au Sénégal considère que les caricatures du Prophète de l'Islam sont inacceptables.

Peut-on tout dire et rire de tout ? Assurément que non ! De manière générale, on dit dans la sagesse wolof (l'une des principales langues nationales du ) : « Fu jamm am suba bo ngoon nit a fa xam lu mu waxul » (Partout où il y a la paix du matin au soir, c'est parce que quelqu'un a su taire quelque chose qu'il sait). Il faut donc qu'on revienne à une éthique de la discursion et de la discussion.

Pour les caricatures du Prophète (PSL), spécifiquement, la liberté d'expression est une liberté constitutionnelle au même titre que la liberté de conscience et de culte. Donc le déploiement de la liberté d'expression ne doit pas porter atteinte à la jouissance de la liberté de conscience et de culte.

À cela s'ajoute que les deux libertés ne s'épanouissent pas totalement dans les mêmes domaines. Le domaine de prédilection de la liberté d'expression, c'est celui de la raison ; mais dans la qui certes se fonde aussi sur la raison (Connaissez-moi avant de M'adorer ; parle à travers des signes à ceux qui sont doués d'intelligence), il y a aussi des aspects qui échappent à la raison, notamment les dogmes ou le sentiment de la foi vécue comme expérience intérieure.

En plus, on ne peut pas vouloir la paix et attiser ce qui suscite la guerre. Au surplus, le terrorisme ne saurait être combattu que par la force. Il faut en sus, travailler sur la culture, les mentalités et les représentations ; et sous cet angle donc manier avec délicatesse et prudence la religion et ses symboles.

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Dans la , j'ai publié un article où je distingue la puissance coercitive basée sur la contrainte physique et la violence militaire qui s'avèrent inadaptées, en raison même de la conflictualité terroriste, comme guerre asymétrique ; et à quoi j'oppose la puissance compréhensive, basée sur le dialogue des cultures et des civilisations, dans la tolérance pour la paix. En définitive, les caricatures du Prophète (PSL) sont inacceptables.

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Car, autant on est de croire ou de ne pas croire (Point de contrainte en religion) ; autant on est libre de s'exprimer, autant on doit respecter la foi des autres. Sinon on tombe dans la dévalorisation et la stigmatisation, qui ne facilitent pas le vivre-ensemble. Le président de la République française doit être le premier à veiller à la paix sociale et à la de la , dans toutes ses composantes. Que l'Esprit de Dieu descende sur le monde et guide les pensées et les actes des humains !

Written by Emmanuella Bâ

avion

Point de l’actualité du 06 novembre 2020 à 21H00 GMT

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