Théodore Gnagna Zadi fait une analyse de la reprise de l'école annoncée par le gouvernement ivoirien en pleine pandémie du coronavirus ( Covid-19).
C'est décidé conformément aux instructions données par le Président de la République dans son message à la nation du jeudi 7 mai 2020, le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle vient de dévoiler le cadre général de la réouverture de l'école à l'intérieur du pays.
Selon les modalités pratiques indiquées dans ce cadre général, l'école reprendra effectivement dans toutes les Directions régionales de l'intérieur du pays dès le lundi 18 mai 2020 après une semaine de préparation. Cette semaine de préparation, va consister à remettre en état les établissements scolaires pour accueillir les élèves et les enseignants, d'une part et à convoyer d'autre part les enseignants et les élèves confinés à Abidjan vers les villes de l'intérieur du pays.
Concernant les enseignements proprement dits, ils se feront de façon alternée et par rotation au primaire, quant au secondaire général et technique, les enseignements se feront progressivement en commençant par les écoles à faible effectif ! Pour s'étendre aux plus importants.
Je voudrais saluer la volonté des autorités de voir l'école reprendre. Mais avouons que toutes les conditions ne sont pas remplies pour une reprise sereine de l'école dans notre pays . Et cela est d'autant vrai que c'est maintenant que le ministère va recenser les enseignants et les nombreux élèves confinés à Abidjan. Il faudra ensuite procéder à leur dépistage pour leur délivrer le certificat de non contagion au covid-19, condition sinequanone pour se rendre à l'intérieur du pays. Se présenteront-ils tous pour subir ces tests?
Autre condition, la désinfection des établissements, la gestion des mesures barrières et de distanciation physique dans les établissements. Les enseignants donneront-ils les cours masqués ? Au risque de s'étouffer après 30 mn d'enseignements? Sommes-nous certains que les Organisations syndicales qui n'ont pas été associées à la préparation des décisions ne poseront pas des conditions de sécurité et d'indemnisation?
Autant de préoccupations restées pour l'instant sans réponse. Pour nous, cette reprise risque de poser plus de problèmes qu'elle ne va en résoudre. Il aurait fallu mettre tous les élèves en vacances en s'appuyant sur les deux trimestres déjà effectués comme ce fût le cas l'année dernière.
L'accent devrait être mis plutôt à notre sens sur les classes d'examens en proposant une stratégie d'organisation des examens à grands tirages sur la base des deux premiers trimestres. Et cela aurait été plus simple et moins stressant pour tous.
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