ACTUALITES DAKAR, 2 novembre 2020 (Yeclo avec Xinhua) — L'entrée d'une partie de l'opposition sénégalaise au nouveau gouvernement formé dimanche par le président Macky Sall est diversement appréciée par la classe politique sénégalaise et les analystes politiques.
Après plusieurs jours d'attente, le président a formé un nouveau gouvernement composé de 33 ministres et quatre secrétaires d'Etat, marqué par une ouverture vers l'opposition.
Le parti Rewmi de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck et celui d'Oumar Sarr, un dissident du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui vient de créer un parti politique, ont fait leur entrée dans l'attelage gouvernemental.
M. Seck a été nommé président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ancien allié du président Sall à son arrivée au pouvoir en 2012, il avait quitté la majorité présidentielle.
Il était devenu très critique du régime et, à la tête d'une grande coalition, il s'est classé en seconde position à la présidentielle de février 2019. Avec les trois autres candidats, le président du Conseil départemental de Thiès (à 70 km de Dakar) avait refusé de reconnaître les résultats de l'élection.
M. Seck, qui avait pris ses distances avec M. Sall depuis un an, s'est rapproché du président sénégalais pendant la pandémie de COVID-19. Ce revirement de M. Seck est mal digéré par ses anciens alliés de la coalition « Idy 2019 ».
Le leader des Forces démocratiques sénégalaises (FDS), le professeur Babacar Diop, s'est dit « très déçu » par la décision de M. Seck d'accepter l'offre de M. Sall d'occuper la tête du CESE.
Lui emboîtant le pas, le mouvement Gueum Sa Bopp de l'homme d'affaires Bougane Guèye Dany, membre de la coalition Idy 2019, s'est démarqué des décisions de cette coalition en réitérant son ancrage dans l'opposition.
Pour Ogo Seck, enseignant-chercheur à l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, Idrissa Seck « court un double risque » en se ralliant au président Sall.
« Il s'agit d'un suicide politique car le pouvoir cherche toujours à sécuriser le pouvoir », a-t-il fait savoir.
Prenant la défense des opposants qui ont rejoint le gouvernement, le journaliste Yakham Codou Ndéné Mbaye, a estimé qu'ils l'ont fait par « l'impérieuse nécessité de consolider la cohésion nationale ».
« Le leader du Rewmi pose un acte qui confirme sa stature d'homme d'Etat, Idrissa Seck sacrifie son ambition isolée pour se conformer à l'obligation du devoir qui s'applique à tout patriote », a souligné M. Mbaye.
Dans une déclaration à la presse, l'ancien Premier ministre Idrissa Seck a justifié son retour dans la mouvance présidentielle par le souci d'une « union » de l'ensemble des forces vives de la Nation pour « mieux faire face aux défis du moment ». Fin