SIMAT : 4 mois de salaire impayés, 4 ans après l’entrée à la Bourse de Paris

Manifestation des employés de la Société Ivoirienne de manutention et de transit (Simat)

Les employés de la Société Ivoirienne de manutention et de transit (Simat) sont rentrés en grève le lundi 10, 11 et le mercredi 12 septembre 2018 à Vridi pour exiger le paiement de leur arriérés de salaires qui n'est pas payé depuis quatre mois pour certains.

La manifestation a été violemment réprimée par la police et la gendarmerie. La Société Ivoirienne de manutention et de transit (Simat) est une Société Anonyme. Elle exerce principalement dans les domaines des auxiliaires du transport tout en proposant une gamme de services intégrés pour des prestations globales et un suivi personnalisé de ses clients.

Elle est certifiée en système de management de la qualité principalement pour les activités de transit, consignation et manutention acconage. La société est aussi présente sur les sites des ports autonomes d' et San-Pédro, et sur la zone aéroportuaire. Les employés de la Simat ne savent plus à quel saint se vouer.

« DG, paye nos salaires »

En effet, depuis quatre mois, certains sont sans salaire. A en croire un manifestant que nous avons rencontré, depuis 2011 année de sa création l'entreprise est en difficulté « elle va de mal en pire ». Et de dire ceci, « il y a un problème de gestion depuis la date de sa création jusqu'à ce jour. Ici, il n'a pas de Directeur administratif financier (DAF), ni de Directeur des ressources humaines (DRH), ni de budget, ni de bilan en fin d'année ».

https://www.whoswhoafrica.fr/depeches/revue-de-la-presse-ivoirienne-du-17-septembre-2018/

La Simat est fortement endettée à cause d'une mauvaise gestion nous faite savoir un manifestant une pancarte en main sur laquelle l'on pouvait lire, « DG, paye nos salaires ». Et de poursuivre, « la Simat doit à plusieurs entreprises dont la douane, les impôts. Elle doit également au et au Sempa ». « Au niveau des employés, la situation est plus alarmante car les arriérés de salaire vont d'un à quatre mois.

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Les ouvriers ont un mois de salaire impayé pendant que les agents de maîtrise, les cadres et les cadres supérieurs totalisent quatre mois de salaire impayé », explique un autre manifestant le sac en bandoulière. A l'en croire la situation de 76 ouvriers attend d'être régularisée, « ils exercent dans l'entreprise avec une ancienneté allant de trois à dix ans sans régularisation ».

« face à toutes ces difficultés financières, nos enfants ne vont plus à l'école, nos bailleurs nous mettent dehors pour loyers impayés etc »

« Face à ce tableau sombre, la Simat a licencié plus de 300 employés en 2006 dont les droits ne sont pas payés à ce jour », « aujourd'hui, nous sommes environs 410 employés et la situation ne s'améliore pas. En plus des arriérés, il n'y a pas de couverture maladie. Plusieurs de nos camarades sont malades ; certains sont décédés ». A en croire l'un des manifestants, toutes les démarches entreprises auprès des responsables de la Simat et du ministère de tutelle sont resté sans suite, « en attendant le procès-verbal d'échec, les travailleurs ont réclamé le paiement de leur arriéré de salaire le lundi 10, 11 et le mercredi 12 septembre 2018.

Contre toute attente, ils ont été dispersés à coups de matraques par la police et la gendarmerie. « Le calme est revenu jusqu'à ce que le jeudi 13 septembre 2018, nous constations la présence de nouveaux dockers en remplacement des anciens », précise un machiniste visiblement préoccupé. Avant d'ajouter, « face à toutes ces difficultés financières, nos enfants ne vont plus à l'école, nos bailleurs nous mettent dehors pour loyers impayés etc ».

La direction générale incarnée par Stéphane Eholié n'a pas souhaité réagir. La Simat avait fait une remarquable entrée sur le second marché de la Bourse de , en 2014. Le 20 décembre de la même année, elle mettait en vente 200.000 actions, soit 20% de son capital (valorisé, estimé à 7,5 millions d'euros). Une performance qu'avait alors salué la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI). Qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ? Difficile de le savoir.

Karina Fofana

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