« Soro n’est pas le seul à avoir porté le sabre dans le ventre du pays »

Pour Mamadou Traoré, la rébellion ivoirienne est la conséquence de la guerre entre les héritiers d'Houphouët que sont Bédié, Gbagbo, Ouattara et Guéi.

Qu'on se le tienne pour dit. Depuis quelques années, lors de la célébration du 19 Septembre 2002, le jour où éclata une rébellion en Côte d'Ivoire, rébellion conduite par , lui et nous ses lieutenants qui en avons été les acteurs ,ne cessons de demander pardon aux pour cette erreur que nous avons commise.

Je l'ai dit plus d'une fois. Que celui qui n'a jamais commis d'erreur ou qui ne s'est jamais trompé dans la vie, nous jette le premier la pierre. Sinon, qu'il se taise ou qu'il nous pardonne, pour emprunter cette image à la . Nous savons que cette rébellion a fait beaucoup de victimes et elle a détruit des biens et disloqué des familles.

Voici pourquoi, nous ne cessons de demander pardon aux ivoiriens. Surtout que ceux qui ont le plus bénéficié de cette rébellion, qui sont les tenants actuels du pouvoir ,ont dévoyé la lutte que nous avons menée à travers cette rébellion. Je rappelle que les revendications de cette rébellion étaient la lutte contre l'ivoirité, l'instauration d'un État de droit, la possibilité à tous ceux qui le désirent et qui en remplissent les conditions d'être candidats à l'élection sans que l'on ne se barricade derrière la Constitution ou le code électoral pour les en écarter.

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La rébellion avait également pour revendications la lutte pour les libertés individuelles. Que constatons nous aujourd'hui ? Ceux qui ,hier, étaient les victimes de l'ivoirité, sont devenus aujourd'hui eux même les chantres de l'ivoirité au point de traiter certains de leurs frères du Nord de Maliens, de Burkinabé et de Guiné.

Ceux là même qui ont lutté hier contre l'ivoirité, sont devenus aujourd'hui les chantres de l'ivoirité en traitant le gourou du Restaurant et certains de ses lieutenants ,d'étrangers parce qu'ils ne voient plus les choses sous le même angle. Il faut donc avouer que l'ivoirité n'a , malheureusement, pas été combattu. Les ivoiriens sont deux fois plus divisés et le ne s'est pas réconcilié.

L'État de droit n'est , malheureusement, qu'un vœux pieux. Et ironie du sort, celui qui a été l'objet, pendant des années, victime d'exclusion aux élections présidentielles de 1995 et de 2000, est celui là même, à travers des artifices juridiques, qui exclut des candidats qu'il craint, de l'élection .

C'est fort de tous ces faits cités plus haut, que nous regrettons d'avoir mené ce combat pour ,en réalité, un individu dont on a pensé qu'avec le CV qu'il nous a présenté, il nous sortirait de la turbulence politique dans laquelle la Côte d'Ivoire s'est engouffrée depuis que ce dernier y a fait son entrée par le biais de Fefal.

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Qu'on se le tienne pour dit. Nous ne sommes pas les seuls qui devraient être condamnés pour la rébellion car elle est la conséquence de la guerre que ce sont menée les héritiers de Fefal que sont Nzueba, le de , papa Roméo et le gourou du Restaurant. En effet, si Nzueba et le gourou du Restaurant ne s'étaient menés la bataille qu'ils se sont menée, il n'y aurait pas eu le coup d'Etat de Décembre 99 contre Nzueba, qui a été applaudi par le gourou du Restaurant et le Woody de Mama.

Et jamais, le gourou du Restaurant ne pourra convaincre personne que ce n'est pas lui ,comme la rumeur l'a annoncé, qui est le commanditaire de ce coup d'Etat. Si Papa Roméo et le gourou du Restaurant ne s'étaient menés une bataille, à travers les jeunes qui ont portés le premier au pouvoir, les conditions d'une élection calamiteuse en Octobre 2000 ne seraient pas créés et le Woody de Mama n'aurait pas profité de leur bataille pour s'installer au pouvoir dans les conditions que l'on sait.

Si ce dernier, une fois au pouvoir, n'avait pas enfourché la monture de l'ivoirité et n'avais pas traqué et mis à prix la tête des jeunes soldats qui ont fait le coup d'Etat contre papa Roméo, et si ce dernier n'était pas entré en conflit ouvert avec le gourou du Restaurant en l'excluant de l'élection législative, il n'y aurait pas eu la rébellion.

Et là encore, le gourou du Restaurant ne pourrait pas jurer sur le qu'il n'avait rien à voir avec la survenance de la rébellion de Septembre 2002 conduite par Tienigbanani. D'ailleurs, ce dernier, lors de l'une de ses sorties face à la presse, a avoué que c'est pour le gourou du Restaurant qu'il a pris les armes. Il ne devrait donc pas être le seul à être condamné des conséquences de cette rébellion. Il n'a été, comme il l'a maintes fois affirmé, qu'un homme de mission.

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Il était en mission, selon lui, pour le gourou du Restaurant. Qu'on sache donc qu'en accusant Tienigbanani de tous les maux de la rébellion, on accuse également le gourou du Restaurant de ces maux. Enfin, le nom de ce dernier (le gourou du Restaurant) est encore mêlé aux nombreux morts de la crise post-electorale dont il est l'un des commanditaires avec le Woody de Mama.

Tienigbanani, là encore, ne fut que son homme de mission en conduisant l'opération militaire contre le Woody de Mama. Aujourd'hui, il ne cesse de demander pardon, par humilité ,aux ivoiriens pour sa responsabilité dans les crises que le pays a connues. Il serait temps que le gourou du Restaurant et les gens de sa génération qui ont été au pouvoir comme lui, commencent eux aussi, a demander pardon aux ivoiriens pour leur responsabilité dans toutes les crises que le pays a connues.

Tienigbanani n'est pas le seul à avoir porté le sabre dans le ventre du pays. Que ceux qui l'ont applaudi pour son action et qui l'ont félicité pour cette action (Le gourou du Restaurant et Nzueba) demandent eux aussi pardon aux ivoiriens.

Que ceux qui ont applaudi le coup d'Etat contre Nzueba (Le gourou du Restaurant et le Woody de Mama) demandent eux aussi pardon aux ivoiriens. Que les partisans de celui qui a provoqué l'élection calamiteuse (Papa Roméo)qui a fait de nombreux morts, demandent eux aussi pardon aux ivoiriens pour l'avoir soutenu dans ses actions.

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Ainsi, la Côte d'Ivoire pourrait mettre derrière elle toutes les rancunes et rancœurs dans les cœurs des ivoiriens de tout bord et de tous les régions du pays. C'est, à mon , l'une des voies pour panser les plaies des ivoiriens. Nous sommes tous coupables ,nous les ivoiriens, pour avoir soutenu les commanditaires de toutes ces crises politiques que le pays a connues.

Et le grand acte de que le gourou du Restaurant pourrait mener sans qu'on l'y contraigne, serait de reporter les élections et de mettre en place les instruments qui adhèrent la confiance des acteurs politiques, afin d'aller à des élections inclusives et transparentes.

Sinon, s'il s'entête à foncer tout droit dans le mur comme il le fait en ce moment, il ne faudrait pas rêver à un climat social apaisé dans les trois années à venir. Et ce serait dommage pour les ivoiriens.

Written by Mamadou Traoré

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