Travailleurs catholiques et le salaire, pourquoi faut-il mériter le salaire? Marius Hervé Djadji Prêtre du diocèse de Yopougon se prononce.
Selon Paul, l’ouvrier mérite son salaire. Et dans la doctrine sociale de l’Eglise, chacun doit mériter son salaire. C’est à dire que le salaire c’est le fruit du travail qu’on accepte lors du contrat. Mais pour l’avoir, il faut travailler, il faut respecter l’horaire du travail et faire bien le travail. A la fin du mois, le chrétien doit se poser la question: Est-ce que j’ai vraiment bien travaillé?
Est ce que j’ai mis à profit les horaires de travail pour bien travailler? Est-ce que je mérite vraiment de dépenser ce salaire? Le chrétien ne prend pas le temps du travail pour prier, jouer aux jeux sur l’ordinateur, faire son chapelet, écouter des buzz sur les réseaux sociaux, écouter des coachs et des prédicateurs à partir des écouteurs ou toujours trouver des arguments pour s’absenter.
L’heure du travail doit être consacrée au travail. Même lorsqu’on a fini de faire le travail de la matinée, il faut trouver autre chose à faire dans le cadre du travail. Chaque fois qu’on n’a pas travaillé comme il faut, le salaire devient du vol, de la malhonnêteté.
C’est dans le même sens que les employeurs chrétiens catholiques doivent aussi payer comme il faut, les employés. Il ne faut pas profiter du manque d’emploi pour distribuer des miettes à ceux qui travaillent.
Quand on engage même un seul employé, domestique ou gardien, il faut le payer comme il faut. Quand l’employeur amasse et paye les ouvriers sans tenir compte de ce qu’ils produisent, il devient un voleur. Sans le savoir, le chrétien employé et le chrétien employeur deviennent voleurs, malhonnêtes lorsque chacun abuse de la confiance de l’autre.
Tous les fidèles du Christ, laïcs, pasteurs doivent avoir une spiritualité du travail c’est ce qui nous manque. Méritons le salaire matériel pour que nous recevions le salaire spirituel.
Marius Hervé Djadji Prêtre du diocèse de Yopougon
