TUNIS, 10 août (Xinhua) — Le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, a annoncé, lundi lors d'un point de presse, que la situation actuelle du pays « nécessite la formation d'un gouvernement de compétences nationales indépendantes pour sortir de la crise économique ».
Chargé par le président de la République de former un nouveau cabinet avant la fin de ce mois, M. Mechichi a exposé les axes majeurs sur lesquels reposera la politique de son gouvernement: mettre un terme à l'hémorragie des finances publiques, protéger les acquis du secteur public et des établissements publics, booster et réanimer les investissements outre la promotion du pouvoir d'achat et garantir la suprématie de la loi en matière de répartition équitable des richesses entre les 24 provinces du pays.
« La mission du prochain gouvernement, a insisté M. Mechichi, oscillera autour du citoyen et veillera à repondre davantge à ses aspirations immédiates, sans pour autant être dépendant de quelconques calculs et tiraillements politiques ».
Et d'ajouter que les Tunisiens « commencent à perdre toute confiance en leurs leaders politiques, au pouvoir, afin de leur trouver des solutions aux problèmes urgents ».
Pour M. Mechichi, « l'actuel climat politique se démarque par une flagrante divergence de vue entre les differents partis politiques, ce qui me laisse persuadé quant à l'impossibilité de voire se concrétiser une formule d'entente garante d'un minimum de stabilité politique dans le pays ».
D'après lui, la Tunisie accumule actuellement certains indicateurs alarmants avec une croissance négative de 6,5%, un taux d'endettement qui avoisine les 86% du PIB, un taux de chômage qui pourrait franchir 19% d'ici fin de l'année.
L'option pour un gouvernement de compétences apolitiques n'a pas été clairement appréciée, peut-on constater, par le parti islamiste Ennahdha (Renaissance), majoritaire au parlement avec 54 sièges et principal négociateur face au chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi.
En effet, cette approche a été rejetée par le vice-président du parti, Ali Larayedh, qui estime, dans une déclaration à la télévision tunisienne centrale (Al-Wataniya), que cette tendance « ne fera que renforcer le doute et la peur de contourner la voie démocratique ». Fin