Lettre ouverte de Jean-Yves Esso, membre du Bureau Politique du PDCI-RDA à Kouadio Konan Bertin dit « KKB » suite à sa nomination.
Monsieur le Ministre,
Nous souhaitons aujourd'hui à travers cette adresse ouverte à tous, nous réjouir avec vous de cette formidable nouvelle de votre nomination, par votre nouveau mentor, en tant que Ministre de la Réconciliation Nationale.
Le RHDP avait déjà pris au PDCI-RDA des cadres tels que Patrick ACHI ou Beugré MAMBE notamment, dont la compétence pure est avérée, ainsi que des cadres tels que Raymonde Goudou ou Kobenan Kouassi ADJOUMANI qui compensent leur discutable compétence par une gouaille infinie.
Il restait assurément à « matcher » Kandia CAMARA pour respecter le parallélisme des formes.
A l'instar de l'Education Nationale, la Réconciliation Nationale doit sûrement être pour votre nouveau patron un élément phare de son projet de société, vu qu'il a choisi manifestement les meilleurs de son équipe gouvernementale pour gérer ces 2 départements clés.
Force est de constater que grâce à la mansuétude du Chef de l'Etat nouvellement « installé », que vous avez servi à essayer de légitimer, vous aurez de quoi allonger allègrement votre “condensé” de parcours professionnel.
Ainsi pour avoir trahi votre pays, votre famille politique ainsi que votre « père », le président BÉDIÉ, vous dormirez désormais tranquille puisque vous bénéficierez à l'issue de cette mission ministérielle, de très courte durée nous en sommes persuadés, d'une rente viagère de près d'un million de francs CFA comme tous les anciens ministres.
C'est déjà ça de gagné…
Permettez nous donc de vous féliciter pour avoir réalisé le rêve de votre vie. En effet, vous aviez, à maintes reprises, expliqué que votre idole, le Premier Ministre Hamed BAKAYOKO, avait été rétribué par son mentor avec des postes ministériels depuis belle lurette. Et vous aviez, à l'occasion, pleuré toutes les chaudes larmes de votre corps car votre filiation avec le président BEDIE ne vous avait pas donné la chance de goûter aux joies du parapheur ministériel.
C'est maintenant chose faite… Bravo !
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Cher monsieur,
Nos félicitations sont cependant teintées d'une ombre de tristesse et de déception.
Lorsque vous fûtes élu député à Port-Bouet, ce fut grâce à l'implication de votre « père », le président BÉDIÉ, auprès de feue madame Hortense AKA ANGHUI. Cette fois encore, ce ne sont pas vos brillantes capacités intellectuelles restées dans la lagune Ebrié qui vous valent cette distinction. C'est manifestement votre amour pour la compromission, le clientélisme et le griotisme ou encore votre grande propension à trahir les vôtres, qui sont récompensés aujourd'hui.
Il est vrai que l'intelligence et la compétence ne sont plus des valeurs-refuges depuis un certain moment dans ce pays mais après avoir enduré les attentats linguistiques de la « tueuse en série » des Lettres, nous espérions au moins nous stabiliser au ras-des-pâquerettes pour peut-être un jour réussir à remonter la pente. Hélas, mille fois hélas, on est tombé de Charybde en Scylla…
Cher futur ex-collègue du Bureau Politique du PDCI-RDA,
En règle générale, cette mission de réconciliation demeure l'apanage des sages, des gens qui font référence par leur probité morale et par les valeurs qu'ils exemplifient, des entités qui rassemblent toutes les sensibilités sous leur bannière. La seule bannière sous laquelle vous avez su rassembler ces derniers mois c'est celle de la supplique alimentaire.
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Votre mission s'annonce ardue car en vous nommant à ce Ministère, on a l'impression que votre nouveau mentor s'acquitte juste, avec le dédain habituel qu'on lui connaît, de sa part du deal scabreux qui vous eûtes réuni jadis, à l'époque du braquage. Nous eûmes aimé vous voir au portefeuille de l'Agriculture par exemple : l'Attieke aurait eu ses lettres de noblesse et un destin fabuleux tandis que la mangue de Korhogo aurait eu une seconde vie palpitante.
Néanmoins, plutôt que de jouer les rabat-joies, nous allons nous forcer à croire en la réussite de votre mission. Vous semblez posséder en effet une qualité indéniable qui sera un atout majeur pour faire semblant de concilier des avis divergents.
En effet, vous n'avez pas honte, trahissant de jour comme de nuit, simulant des retrouvailles le lendemain, accentuant d'autres divisions les jours qui suivent, etc.
Cher ami,
Permettez nous de conclure notre propos en reprenant les célèbres paroles de votre ami Charles BLÉ GOUDÉ qui avait lancé de façon prémonitoire dans une audience de la Cour Pénale Internationale :
“TOUT CA POUR CA !”
Meilleures salutations
