Le pro-Soro, Kader Diarrassouba : « on ne combat pas un virus avec des MI-24 ou des échangeurs »

Kader Diarrassouba et Guillaume Soro

La politique sanitaire parisienne est recopiée à la lettre par les autorités ivoiriennes face à la crise du Covid-19. Nos autorités semblent être débordées.

 La est proche d'atteindre son pic de contagion le 26 mars 2020. On a vu un secoué quelques mois avant par la crise des gilets jaunes se retrouver face à une autre crise qui a fait décolérer les français tous unis désormais derrière leur Président comme un Général qui va en guerre. La pause dans les reformes, « nous sommes en guerre » dit-il courageux. On a cru revivre l'appel de De Gaulle du 18 juin 1940 outre-manche prévenant contre la mondialisation de la guerre.

C'est un Macron stoïque sur les bords de la seine cette fois-ci qui a armé les français pour aller en guerre contre le virus à couronne. Pourquoi évoquer le stoïcisme de Macron dans une histoire qui parle des conséquences du en et plus particulièrement en Côte d'Ivoire ?

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C'est ce tweet daté du 26 mars 2020 du que j'énonce qui vous mettra certainement l'eau à la bouche : « Réunion aujourd'hui avec les dirigeants du G20. Pour combattre l'épidémie du qui s'étend dans le monde entier, nous agissons avec coordination et solidarité. Nous allons lancer une initiative forte en soutien à l'Afrique face au virus. » Vous avez bien lu !

Quand il pleut à , est mouillé ! La politique sanitaire parisienne est recopiée à la lettre par les autorités ivoiriennes

Kader Diarrassouba

Emmanuel Macron dans une visioconférence avec les autres membres du G20 a plaidé pour venir en aide au continent africain dont les prévisions de l'organisation mondiale de la santé par rapport à la situation sanitaire sur le continent s'annoncent catastrophiques. 

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 Ceci dit, quel était donc ce concept « émergence à l'horizon 2020 » chantée à l'unisson dans toute l'Afrique, commencée par la Côte d'Ivoire ? A posteriori, une rhétorique politique bling bling qui tombe en désuétude face à l'acuité du virus qui outre sa publicité mortifère, est très loin d'être aussi dangereuse qu'Ebola. Corona fait trembler les vraies puissances occidentales. Nos émergences imaginées sont sur le tard, le dard du virus dans le coeur de nos politiques spectaculaires.

 Quand il pleut à Paris, Abidjan est mouillé ! La politique sanitaire parisienne est recopiée à la lettre par les autorités ivoiriennes. Seulement, les centres hospitaliers universitaires fictifs, ou ceux existants mais inopérationnels ne peuvent suivre la cadence de la capitale hexagonale. Paris est débordé, Abidjan est essoufflé, soixante ans après l'indépendance, l'émergence pourtant présente.

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La sémantique utilisée par le Ministre ivoirien de la santé, est le calque parfait de ce que son collègue français dit. C'est inconcevable, limite choquant que la Côte d'Ivoire n'ait pas de comité scientifique mis en place pour affronter une crise d'une telle envergure. Une succession de décisions aussi impromptues les unes que les autres. Des hésitations, encore des hésitations.

  Paris est débordé, Abidjan est essoufflé, soixante ans après l'indépendance, l'émergence pourtant présente.

Kader Diarrassouba

 Pourtant, tout était annoncé tellement beau. La Côte d'Ivoire était vantée prête, évoluée, métamorphosée. Nous voici encore au stade où nous sommes accrochés à la mamelle de la puissance tutélaire pour résoudre nos besoins primaires, les besoins de santé. 

 La main tendue vers l'aide internationale, implorant la manne divine, il faut penser après cette crise sanitaire à faire des investissements sans compter dans l'éducation , la recherche et surtout la santé. Les combats de lutte hégémonique politique montrent leurs limites devant la survenue du moindre virus comme le Corona.

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Est-ce qu'à la vérité de cette réalité triviale, nous pouvons encore affirmer pouvoir discuter d'égal à égal avec les nations occidentales qui en même temps qu'elles discutent entre elles de leurs propres problèmes, se soucient aussi de notre existentialisme ? 

Le processus d'émergence d'une nation obéit à un ordre chronologique qu'il faut rigoureusement respecter. On ne combat pas un virus avec des MI-24 ou des échangeurs. Nous sommes d'accord !  Que vaut une belle requalification infrastructurelle pour un peuple vulnérable devant la plus bénigne des maladies ?

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