Alpha Condé déclaré vainqueur à la présidentielle 2020: l’Opposition réagit « cette fois, personne ne nous volera notre victoire »

L'Opposition en Guinée a dénoncé une « fraude » après la victoire d'Alpha Condé à la présidentielle 2020, annoncée ce 24 octobre 2020.

La Commission électorale nationale indépendante () a donné, à déclaré ce samedi 24 octobre 2020, le président sortant Condé vainqueur du scrutin avec 59,41% des suffrages valablement exprimés contre 33,5% pour le candidat de l' .

Le président sortant Alpha Condé, qui brigue à 82 ans un troisième mandat controversé, est « en train de tout mettre en oeuvre pour faire modifier les résultats sortis des urnes en sa faveur », a accusé devant la presse Fodé Oussou Fofana, directeur de campagne de son principal opposant, Cellou Dalein Diallo.

« Les administrateurs territoriaux, les forces de défense et de sécurité, les ministres, les hauts cadres de l'administration centrale et certains magistrats sont tous mobilisés pour réaliser cette à grande échelle », a-t-il détaillé.

« Cette fois, personne ne nous volera notre victoire », a ajouté M. Fofana.

M. Diallo avait affirmé lundi avoir gagné l'élection « dès le premier tour », une déclaration unilatérale qui a déclenché des scènes de liesse dans des quartiers de la banlieue de , son fief et celui de parti, l'Union des forces démocratiques (UFDG), mais aussi la condamnation du parti au pouvoir ainsi que des violences.

Celles-ci ont coûté la vie à « quatre adolescents tués par les forces de défense et de sécurité aux ordres d'Alpha Condé », a dit Fodé Oussou Fofana, alors que l'UFDG avait jusqu'ici fait état d'un bilan de trois morts.

L'organe chargé d'organiser les élections, la Céni, a jugé la proclamation de victoire de M. Diall « prématurée », « nulle et de nul effet ».

Le directeur de la communication de l'UFDG, Ousmane Gaoual Diallo, a estimé mardi que « le candidat Cellou Dalien Diallo obtiendrait entre 53 et 58% », alors que la tension reste palpable à Conakry.

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Domicile encerclé

Le domicile de M. Diallo était ceinturé mardi en début de soirée par environ 25 gendarmes et policiers, équipés de casques et de boucliers et soutenus par deux camions anti-émeute, a constaté un journaliste de l'.

« Je suis actuellement bloqué chez moi: mon domicile est encerclé par la et la , qui interdisent toute entrée et toute sortie. Ne pouvant faire face à la vérité des urnes, le régime anti-démocratique d'Alpha Condé tente de s'imposer par la force. Il est temps pour la # de tourner la page de ce régime liberticide et fratricide », a écrit sur M. Diallo.

Alpha Condé a pour sa part rompu le silence qu'il observait depuis dimanche par un court message sur Facebook: « #Vous et moi. Je salue la maturité politique de nos concitoyens. est une et indivisible. #Paix #Quiétude #Sérénité ».

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« Le processus électoral s'est déroulé dans la paix, conformément à la législation en vigueur en Guinée », avait dit en début d'après-midi à Conakry le chef de la mission d'observation de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), José Maria Neves.

Malgré les craintes de violences, « le scrutin s'est déroulé dans la transparence, dans la sécurité, le calme et la tranquillité », a abondé le chef des observateurs de l', Augustin Matata Ponyo.

Les deux organisations africaines ont lancé un « appel aux candidats à respecter les résultats issus des urnes », les exhortant à « recourir aux voies légales pour le règlement de tout  ».

L'issue de l'élection à laquelle concouraient 12 candidats devrait se jouer entre M. Condé et M. Diallo.

Peur du « vol »

La de dimanche s'est déroulée dans un climat de vives tensions faisant craindre une éruption de violences.

Le vote lui-même a eu lieu dans le calme. Mais il a été précédé par des mois de tensions meurtrières et une campagne acrimonieuse au cours de laquelle personne n'a donné l'impression d'être prêt à accepter une défaite.

La Guinée est coutumière de voir le sang couler au moment des élections et dans les périodes de confrontation politique. Les mois derniers, les de l'opposition contre un troisième mandat de M. Condé ont été durement réprimées. Il y a eu des dizaines de morts civils, opposition et autorités divergeant sur les chiffres et les responsabilités.

M. Diallo et son parti se sont constamment dits inquiets que M. Condé ne leur « vole » la victoire en trichant, comme cela fut le cas, selon eux, aux présidentielles de 2010 et 2015. Leur méfiance totale a été avivée par la modification de la Constitution à laquelle M. Condé a fait procéder en mars pour, dit-il, moderniser le .

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Lui et son camp ont invoqué cette nouvelle Constitution pour justifier sa à un troisième mandat, alors que le nombre en est limité à deux. Ils ont fait valoir que les compteurs ont été remis à zéro.

Un second tour, s'il doit avoir lieu, est programmé le 24 novembre.

Written by Hind Talha

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