Vidéo d’un paysan maltraité par des gendarmes : Voici le lieu du « crime » et la réaction du Gl Nicolas Kouakou

Le Gl Nicolas Kouakou a ordonné une enquête après la diffusion d'une vidéo
Le Gl Nicolas Kouakou a ordonné une enquête après la diffusion d'une vidéo

Vidéo d'un paysan maltraité par des gendarmes ivoiriens : voici le lieu du « crime » et la réaction du Gl Nicolas Kouakou, commandant supérieur de la nationale. YECLO a mené ses propres investigations. Vidéo torture .

Des éléments de la gendarmerie nationale de Côte d'Ivoire, corps de l'armée respectée pour sa promptitude et son sens du devoir par les populations, se sont illustrés négativement, dans une vidéo qui est apparue sur les réseaux sociaux. Celle-ci a été abondamment relayée, pendant ce week-end de Pentecôte.

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En effet, la vidéo montrait un paysan agenouillé en face d'un véhicule de la gendarmerie, entouré d'hommes en tenue dont le visage n'apparaît, à l'exception d'un qui a allumé et fumé une cigarette et qui lui infligeaient des traitements dégradants.

« Je dis, on s'en va avec toi, versez l'eau sur lui, donnez-lui l'eau à boire, il faut prier ». Tels sont des propos d'un des gendarmes présent à l'endroit du paysan. La vidéo dure 2'46 minutes, de longs instants pour le paysan qui est resté à genou et qui, d'un air désespéré, la peur dans les yeux ne faisait que pleurer en disant, dans un français approximatif : « Je partais au champ pour ramasser le pour mettre dans le sac, ils sont venus m'attraper ».

« Tu vas mourir »

Alors qu'il priait sur les ordres d'un gendarme et qu'il déclarait qu'il allait mourir « aujourd'hui », l'un des gendarmes a rétorqué : « Tu vas mourir mais tu n'es pas encore mort ».

Un autre paysan revenant du champ l'ayant reconnu a dit aux gendarmes que l'infortuné était son grand frère. « C'est faux ce n'est pas ton grand frère, il faut quitter ici, on va te tuer tout de suite », a encore lancé un gendarme.

« Il faut faire le signe de croix, il faut prier en Baoulé (…) Il y a un puits non loin d'ici », allusion faite à l'endroit où son corps pourrait être enterré, ont-ils continué, sous les railleries.

« Le commandant supérieur condamne fermement l'attitude de ces gendarmes qui est contraire à la mission de la gendarmerie nationale »

Face à la gravité des faits,  le Gl Nicolas Kouakou, commandant supérieur de la gendarmerie a tout de suite réagi. L'homme est connu pour ne pas tolérer ce genre de comportement déviant, au sein de l'armée.

« Depuis ce week-end, une vidéo circulant sur les réseaux sociaux met en scène des gendarmes infligeant des traitements dégradants à un citoyen. Le commandant supérieur condamne fermement l'attitude de ces gendarmes qui est contraire à la mission de la gendarmerie nationale. Le commandant supérieur de la gendarmerie nationale rassure la population que des mesures sont déjà prises pour identifier les gendarmes incriminés afin qu'ils répondent de leurs actes », indique un communiqué rendu public, ce lundi 21 mai 2018, quelques heures seulement après les premières larges diffusions de la vidéo.

En attendant les résultats de l'enquête officielle, YECLO a mené ses propres investigations. Il ressort de nos recherches que la scène s'est déroulée le 12 mai 2018, à Abouakakro II, un village situé dans le district de , situé à 45 kilomètres du chef-lieu. Ce village est habituellement appelé Groudji.

Le paysan a été interpellé par des éléments de la gendarmerie, en patrouille qui le soupçonnaient d'être un orpailleur. De fait, depuis 2014, les autorités cherchent à mettre fin à l'exploitation illégale de l'or dans cette région et ont initié ce genre de patrouilles, faite aussi bien par des gendarmes appartenant aux escadrons de Djékanou, de Dimbokro et de Yamoussoukro.

L'enquête devrait rapidement aboutir, vu que l'un des gendarmes est identifiable sur la vidéo. De même, le véhicule utilisé par l'opération est facilement identifiable. Les résultats de l'enquête sont attendus.

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Written by Prince Beganssou

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