Vincent Toh Bi : « Nous n’avons pas le droit de léguer la pauvreté, les conflits… aux générations à venir »

« Non. Nous n'avons pas le droit de léguer la misère, la pauvreté, les conflits, le désespoir, aux générations à venir » a déclaré Vincent Toh Bi.

« Le père, laisse ça ! Nous on est venu trouver pays-là cohan. On va laisser ça cohan pour partir. Faut même pas tu vas te fatiguer », m'écrit dans un français bien ivoirien un internaute, suite à un post que j'ai fait et qui critiquait certaines habitudes sociales de nos communautés.

On est venu trouver le pays comme ça. On va mourir en le laissant ainsi !!! WoW !!!

Je suis outré par cet esprit de défaitisme, d'immobilisme, de résignation et de démission, surtout de la part des jeunes.

Je comprends toutes les difficultés qui entourent la vie de la jeunesse aujourd'hui. Mais ces difficultés doivent-elles pousser les jeunes à devenir d'indécrotables pessimistes ?

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Un autre jeune m'avait dit : « nos grands frères et nos pères se sont mal comportés. Donc nous on les imite, c'est pas notre faute ». Donc vous avez décidé de ne pas être meilleurs parce que vos grands frères étaient médiocres ? Vous allez donc plonger dans le néant de la bêtise par pure résignation ?

Non. Nous n'avons pas le droit de léguer la misère, la pauvreté, les conflits, le désespoir, le sous-développement aux générations à venir.

Nous sommes venus trouver 02 grands ponts à , il nous faut en laisser beaucoup avant de partir et de laisser l'héritage aux générations à venir. Autant des écoles, des hôpitaux, des routes, des emplois, des sites électrifiés avec adduction en eau potable etc.

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Jeunes, si vous, vous êtes défaits, le pays s'arrête. C'est vous qui construirez ce pays et l'élèverez.

Affirmez votre « moi » et votre « je ». La fausse modestie, l'effacement de votre personnalité, c'est pour ceux qui n'ont rien à offrir au monde.

C'est par l'affirmation de votre être, de votre savoir faire, de votre inspiration, de votre innovation, de votre génie créateur que vous transformerez votre quotidien et votre monde à vous.

A défaut des initiations dans les forêts sacrées, dans les eaux et dans les savanes, Facebook est devenu le lieu d'initiation aux rites secrets et à la maturation de votre esprit.

Cependant, ne vous laissez pas dompter par vos nouveaux maîtres, les insulteurs publics, les censeurs, les moralisateurs, qui sont prompts à abattre tout ce qui n'est pas de leur opinion et qui ne leur ressemble pas.

Ces insulteurs publics à eux seuls sont devenus plus dangereux que les services de sécurité et de renseignement de l' brutale d'antan. Ils sont aussi redoutables que la censure médiatique du temps de la pensée unique.

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Ne vous laissez pas intimider. Sans le savoir, vous êtes peut-être le succès qu'ils n'ont jamais eu, la personne qu'ils ont toujours rêvé d'être, le courage qui ne les a jamais visités. Ils transfèrent sur vous leur fainéantise et brocardent vos idées et vous livrent à la vindicte populaire pour un lynchage systématique. Mais continuez à vous exprimer et à donner le meilleur de vous mêmes au pays.

N'ayez donc pas peur d'exposer vos idées, de contribuer au développement de votre Nation et de risquer de changer tout ce qui doit l'être.

L'Occident est devenu ce qu'il est parce que depuis des millénaires, ses habitants sont en quête perpétuelle de renouveau, de changement et de bien-être.

L'Asie est devenue notre inspiration africaine parce que ses femmes et ses hommes ont décidé de penser autrement, ont transformé de vulgaires petits ports de pêche en villes ultra modernes des films de science fiction.

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Non, nous ne devrons pas baisser les bras dans nos efforts pour la marche du pays, qui avance bien déjà, malgré tout.

Ne léguons pas la misère à nos familles, sous le prétexte que nous ne pouvons rien changer au cycle de nos vies. Ne léguons pas les conflits et le sous-développement aux générations africaines à venir.

Non, la misère n'est pas une vertu.
Non, la pauvreté n'est pas une qualité.
Non, la médiocrité n'est pas une norme.
Non, le sous-développement n'est pas une fatalité.

On est venu trouver pays-là cohan. Mais nous on va grigra, on va gbounougbanan, on va grouiller, on va aller au djassa pour changer pays-lâ tchôcô-tchôcô avant de partir.*

* comme ça
*nous mourons en laissant le pays tel que nous l'avons trouvé, avec ses problèmes
*On fera tout notre possible pour que le pays que nous léguerons soit meilleur que celui dont nous avons hérité.

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