Violence et Harcèlement au travail en Côte d’Ivoire: les 5 centrales syndicales appellent l’Etat à Ratifier la convention C190

Ratifier la convention C190. Le gouvernement ivoirien interpellé sur la nécessité d’avoir un instrument juridique fort qui protège les travailleurs.

Réunies au sein d’un Comité Intersyndical pour la Ratification de la Convention C190 (CIRC190), L’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), la Confédération Ivoirienne des Syndicats Libres (CISL-DIGNITÉ), Fédération des Syndicats Autonomes de Côte d’Ivoire (FESACI-CG),  la Centrale Syndicale Humanisme (CSH) et l’Union Nationale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UNATRCI), d’une seule voix et en unité d’action elles ont lancé le crie d’alarme de l’ensemble des travailleurs en vu d’un monde de travail exempt de toutes formes de violences.

Elles l’ont fait savoir au cours d’une cérémonie de lancement des activités de ce comité en vue de la ratification de la Convention C190 par la Côte d’Ivoire  qui s’est ténu, ce jeudi 16 mars 2023, dans un palace à Abidjan.

Une cérémonie riche de témoignages, d’interventions poignantes et édifiantes les unes que les autres. Marie Thérèse Tapé, Présidente du CIRC190 prenant la parole a planté le décor en ces termes : « Attention, il y a urgence, car les impacts de ce fléau sont d’une importance considérable et capitale sur les travailleurs, sur l’économie des entreprises, et sur le développement économique et social du pays, selon les différents types de violences et d’harcèlements », a-t-elle justifiée. Pour la Présidente du comité Intersyndical « la Côte d’Ivoire  ne devrait pas jouer les mauvais élèves vu son statut dans la sous région et même au niveau continental ».

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La campagne qui vient d’être lancée a pour objectif, selon Marie Thérèse « de ratifier la convention C190 en vue de l’élimination de la violence et du harcèlement dans le milieu du travail à travers l’amélioration du cadre juridique, institutionnel et du renforcement des capacités de tous les acteurs concernés, la sensibilisation et le renforcement des capacités des travailleurs,  employeurs et les décideurs, la mise en place de mécanismes d’éveil, de collectes de plaintes, etc. », a-t-elle énumérée.

Dans la même veine et pour l’atteinte de l’objectif principal qui est là ratification de la C190,  des activités de sensibilisations sont prévues dans les Marchés de Marcory, Abobo et Yopougon, des conférences débats en ligne, des webinaires, une semaine d’activisme qui consistera à la distribution de flyers et affiches, diffusions de messages téléphoniques via les réseaux de communication et bien d’autres  gadgets de sensibilisation à distribuer.

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Le Directeur pays du BIT pour la Côte d’Ivoire Frédéric Lapeyre, dans son intervention a, quant-à lui, souligné l’importance  et la nécessité pour la Côte d’Ivoire de se conformer aux instruments internationaux qui régissent le monde du travail afin d’être élevé « au rang des nations qui se soucient du bien-être des travailleurs ». Il a indiqué, par ailleurs, que cette « convention est essentiel pour le monde du travail et il est de la responsabilité de la société toute entière de lutter contre ce fléau », a-t-il conclu.

Il faut noter que, le Harcèlement et la Violence sous toutes ses formes (psychologique, physique, financier, moral etc.) est bien perceptible en Côte d’Ivoire et ce, dans tous les domaines d’activités : en milieu professionnel, domestiques, agricole etc.

Pour preuve, les données recueillies par le Comité Intersyndical pour la Transition vers l’Economie Formelle (CITEF), met en relief la situation des travailleuses/eurs domestiques. De 2015 à 2022, il a été enregistré 907 plaintes dont 325 cas d’exploitations, 178 cas de maltraitances, 61 cas de violences physiques, 06 cas de viols, 100 cas d’agressions verbales et 01 cas de non-paiement de salaire, 136 cas de maltraitances avec intervention des agences de placements, 57 cas de violences physiques avec intervention policière, 06 cas de non-paiement de salaire, 33 cas de privation de nourriture et 02 cas de meurtres.

Également, les données officielles du Ministère de la Femme de la Famille et de l’Enfant (MFFE) sur les Violences Basées sur le Genre (VBG) en Côte d’Ivoire de 2010 à 2021 démontrent une inquiétante évolution de la situation. Ces chiffres sont consultable sur le site du ministère https://famille.gouv.ci/mffe/).

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Après la lecture du plaidoyer par le deuxième Secrétaire Général Confédéral Traoré Yakouba de la FESACI-CG, les cinq Secrétaires Généraux présents ont procédé à la signature symbolique du document de plaidoyer qui sera transmis au Ministère de tutelle, le Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale pour analyse par le gouvernement en vue de la ratification de la Convention C190 contre le harcèlement et la violence en milieu du travail.

Les experts, le monde syndical et les travailleurs ivoiriens émettent le vœu que la Côte d’Ivoire soit le  sixième pays Africain d’ici fin 2023 à ratifier la convention C190 après l’ Afrique du Sud, l’île Maurice, la Namibie, le Nigéria et la République Centrafricaine.

Written by Dofra Sekongo

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