Le 11 avril 2011, jour de l'arrestation de Laurent Gbagbo marque-t-il « le triomphe de la démocratie »!? Ferro Bally se prononce.
Il consacre la victoire de la violence et de la force des armes. En effet, cette date est l'épilogue de la guerre menée pour chasser du pouvoir Gbagbo et installer, de gré ou de force, Alassane Ouattara. Elle a commencé par de violents troubles (expulsion des fonctionnaires en service au nord, coup foiré de la Mercedès noire), qui ont connu leur point d'orgue le 19 septembre 2002: la tentative avortée de renversement du régime, muée en rébellion armée, qui a coupé le pays en deux.
Les tractations, les pressions et les multiples accords de dupes pour arracher à Laurent Gbagbo l'essentiel de ses prérogatives constitutionnelles, ont fait pschitt. La communauté dite internationale est alors passée à une autre phase pour tendre un autre piège: la certification de l'élection présidentielle déjà verrouillée, qui ne figure pas dans les missions de l'ONU, afin de donner l'estocade. Et à bout de souffle, Gbagbo a accepté, pour sa perte, l'organisation d'un simulacre de scrutin, les 31 octobre et 28 novembre 2010, sans désarmement dans un pays divisé et sur pied de guerre.
Le Conseil constitutionnel, après avoir donné les résultats définitifs du second tour et investi, le 4 décembre 2010, Gbagbo déclaré vainqueur, a été disqualifié au profit des données provisoires de la CEI. Pourtant, et en violation de toute règle de droit, c'est devant ce même Conseil constitutionnel que Alassane Ouattara, porté par ses parrains, prêtera serment cinq mois plus tard, soit le 6 mai 2011.
La même institution a jugé deux fois la même affaire en Côte d'Ivoire. Un tel dénouement ubuesque est survenu parce qu'une guerre post-électorale a opposé les forces gouvernementales aux mouvements rebelles installés au nord du pays et soutenus bizarrement dans la crise militaro-politique « ivoiro-ivoirienne », par les forces étrangères annoncées d'interposition, mais qui sont devenues, par la magie des impostures, des forces belligérantes: les Casques bleus de l'ONU et les forces françaises de la Licorne. Le bilan est lourd: au bas mot, trois mille morts et des millions d'exilés aussi bien internes qu'externes.
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Seuls les responsables du camp des vaincus, dans une sorte de procès de Nuremberg, ont été traduits devant les tribunaux, pour « crimes de guerre et crimes contre l'humanité », aussi bien à Abidjan (Simone Ehivet-Gbagbo) qu'à La Haye devant la CPI (Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé). Faute de preuves et devant des dossiers vides, tous ont été acquittés.
Et justice attend toujours d'être rendue. Mais le camp des vainqueurs, que la CPI est loin d'inquiéter, parce qu'aux mains des puissances qui ont installé Ouattara, reste dans la célébration de sa victoire militaire, en utilisant, pour sa communication, des artifices politiques pour soigner son image. Mais il y a des actes et des messages qui parlent, comme pour témoigner.
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