Abengourou, juil 2020 -Le milieu agricole dans l'Indénié-Djuablin a été négativement impacté par la crise sanitaire de la Covid-19 notamment dans le secteur du vivrier qui a enregistré une perte de 40 % au niveau de la production a confié mercredi 15 juillet 2020 le président des Collectifs des sociétés coopératives de l'Indénié-Djuablin (CSC-ID) Ehora Yao Léonard.
Le secteur vivrier le plus touché
En termes de production, le maraîcher et les produits vivriers ont été fortement touchés. « Ce qu'on avait en son temps en ces moments-là nous n'avons pas ça sur le marché. Il y a eu considérablement une baisse de 30 à 40 % », a fait savoir le président de la CSC-ID.
Ehora Yao a indiqué que la baisse des produits maraîchers et vivriers est due en partie au manque de main-d'œuvre active dans les champs à cause de la Covid-19. La plupart des manœuvres ayant effectué des voyages dans les pays voisins n'ont pu regagner les champs à Abengourou, a expliqué le premier responsable des producteurs de l'Est.
« Cette année, la banane est rare et les produits tels que la tomate et les choux sont coûteux », dénonce Kassi Mireille enseignante à Abengourou. Elle souligne qu'habituellement le tas d'aubergines et du piment proposé à 100 F CFA est plus fourni.
« On sent véritablement le manque des légumes et agrumes sur nos marchés », a fait remarquer Fanta Coulibaly une revendeuse de produits vivriers. Selon elle, les prix fixés en campagne par les planteurs sont aussi élevés.
Selon Karim Ouattara vendeur d'une variété d'igname appelée « Kponan » contrairement à l'année dernière les premières ignames sorties cette année n'ont pas atteint la quantité escomptée, sans avancer de chiffre. Cette situation selon lui est à l'origine de la flambée du prix de l'Igname « Kponan » à 800 F CFA le kilogramme sur le marché contre 500 F CFA à la même période en 2019.
Un retard considérable enregistré dans la production cacaoyère
Le secteur du café et du cacao a connu de nombreuses difficultés depuis le début de la pandémie avec le manque de manœuvres à cause de la fermeture des frontières.
« Ce manque de main-d'œuvre a vraiment joué sur la production de nos différents champs parce que les plantations n'étaient pas entretenues », a justifié le président du CSC-ID.
Ehora a ajouté qu'avec les mesures barrières les producteurs ont adopté un système de fonctionnement qui a créé un retard dans la production. Il a souligné que compte tenu de la maladie le nombre de travailleurs a été réduit notamment dans les grands magasins et dans le tamisage des fèves. « Le travail se fait en rotation et cela constitue un temps perdu pour nous et un manque à gagner. »
L'application des mesures de sécurité a retardé le ramassage et le chargement des camions qui se faisait avant la covid-19 le même jour. « Avec le couvre-feu, on commence le ramassage le matin, on arrête tout à partir de 16 heures et le lendemain le camion s'en va à Abidjan », a expliqué le président du CSC-ID.
Ancienne boucle du cacao en Côte d'Ivoire, la région de l'Indénié-Djuablin connaît aujourd'hui des problèmes de grainage avec la production de petites fèves due au changement climatique qui retarde la formation des cabosses.
Le collectif des sociétés coopératives de l'Indénié-Djuablin regroupe 163 coopératives pour environ 100 000 acteurs avec une production annuelle de 82 000 tonnes enregistrée lors de la campagne de 2019-2020.
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