46 militaires ivoiriens: « Ouattara, au bord du syndrome d’Hubris, n’entend rien lâcher » – Ferro Bally

Le 14 septembre 2022, avant de prendre l’avion pour Rome, Ouattara a tapé du poing sur la table pour la libération des militaires ivoiriens au Mali.

Les autorités militaires maliennes, qui détiennent, depuis le 10 juillet 2022, désormais 46 militaires ivoiriens poursuivis pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État », attendent du gouvernement ivoirien l’extradition d’opposants maliens basés en Côte d’Ivoire.

Ouattara, au bord du syndrome d’Hubris, n’entend rien lâcher. Il compte désormais sur la CEDEAO pour imposer de nouvelles sanctions contre le Mali et réussir là où le secrétaire général de l’Onu et le président en exercice de l’Union africaine ont, notamment, échoué: le retour des soldats qualifiés d’otages.

Mais il se trouve au pied du mur. A la fin de la guerre post-électorale (décembre 2010-avril 2011), non seulement le couple Gbagbo a été arrêté, mais Ouattara a lancé une chasse à l’homme avec plusieurs mandats d’arrêt internationaux contre ses opposants dont certains ont été exécutés.

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Ahoua Don Mello a échappé, le 12 juin 2014, à l’arrestation à l’aéroport de Douala (Cameroun). Moïse Lida Kouassi, le 6 juin 2012 à Lomé (Togo), Charles Blé Goudé, le 17 janvier 2013 à Tema (Ghana), le commandant Jean-Noël Abéhi et Jean-Yves Dibopieu, le 4 février 2013 à Accra (Ghana), ont été arrêtés manu militari et extradés en Côte d’Ivoire.

Même le commandant Séka Yapo Anselme, plus connu sous le nom de Séka Séka, ex-aide de camp de Mme Simone Ehivet-Gbagbo, n’a pas échappé au coup de filet. Le 15 octobre 2011 et trahi, il a été arrêté à l’aéroport international d’Abidjan à bord d’un avion en transit entre Accra et Conakry.

Le régime ivoirien fait désormais la sourde oreille et n’entend point faire bénéficier aux autorités maliennes cette mesure dont il a profité pour mettre sous l’éteignoir ses plus farouches adversaires. Et le séjour carcéral des militaires ivoiriens hélas! se poursuit depuis plus de deux mois.

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En outre, si Ouattara, en tant que chef suprême des armées, remue ciel et terre pour obtenir la libération des commandos ivoiriens au Mali, depuis son retour définitif au pays, le 17 juin 2021, Laurent Gbagbo ne cesse, à son tour, de dénoncer une situation ubuesque.

Toutes les autorités politiques de la guerre post-électorale sont libres. Sans compter qu’aucun chef de corps des Forces de défense et de sécurité (FDS) – les généraux Philippe Mangou (chef d’état-major des Armées), Tiapé Kassaraté Édouard (commandant supérieur de la gendarmerie) et Brédou M’Bia (directeur général de la police) – n’a été inquiété.

Laurent Gbagbo lui-même en tant que chef suprême des Armées, a été acquitté, le 31 mars 2021, à la CPI de toutes les charges. Le 6 août 2022, à Abidjan, Ouattara lui a aussi accordé la grâce présidentielle.

Mais des militaires, dont certains sans jugement, qui exécutaient ses ordres et ceux de la hiérarchie, ont perdu leur liberté et vivent le jeu du chat et de la souris. Certains sont libérés au compte-goutte. D’autres sont encore et toujours aux arrêts. Et depuis plus de dix ans, ils sont détenus comme des otages du régime.

F. M. Bally

Written by Ferro Bally

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