Affaire Dubaï porta potty: Jean Bonin se prononce, « au final, à qui la faute ? »

Jean Bonin, président du FIER
Jean Bonin, président du FIER © Crédit Photo DR

Jean Bonin se prononce sur l'affaire Dubaï porta potty qui fait couler beaucoup d'encre ces dernières heures sur les réseaux sociaux.

Les Porta Potty sont des toilettes (WC) mobiles, facilement transportables. À , comme partout dans le monde, on les utilise généralement dans les lieux où il n'y a pas sanitaires, notamment lors de manifestations sportives ou culturelles. Mais l'actualité leur assigne une nouvelle destination.

En effet, il ne se passe plus de jours sans qu'il ne soit révélé sur les réseaux sociaux des faits impliquant certaines jeunes files, prétendument influenceuses, prenant du plaisir à la scatophilie à Dubaï, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.
Le scandale de la coprophilie qui s'est emparé de la toile questionne certes la cupidité de la nature humaine mais également les valeurs que notre société inculque à la nouvelle génération.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi notre jeunesse en est-elle réduite à tous les excès pour exister et se faire une place dans une société où la course effrénée à l'argent facile est devenue la règle ! Au final, à qui la faute ?
Si nous nous contentons de jeter l'opprobre sur ces pauvres jeunes filles, sans aller plus en profondeur pour comprendre les causes réelles ce phénomène, ce serait panser la plaie sans la soigner.

1 – Une jeunesse sans repères…
Il n'est pas rare, dans certaines familles démunies, de voir des parents inciter leur fille à la quasi prostitution. Adolescentes, elles sont livrées à elles-mêmes et élevées dans la culture du gain facile. Leur famille n'ont aucun problème de conscience avec le fait qu'elles entretiennent des relations multiples, pourvu qu'elles fassent bouillir la marmite.

Elles peuvent découcher, rentrer à des heures tardives, s'offrir le dernier smartphone à la mode, porter les vêtements des plus grandes marques et rouler dans de luxueuses berlines allemandes sans que cela ne suscite la moindre réprobation de parents qui peinent pourtant à joindre les deux bouts.

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L'appétit venant en mangeant, quoi de plus normal que dans la logique et la culture de l'argent facile dans lesquelles elles baignent depuis leur tendre enfance, elles franchissent le pas en allant jusqu'à manger des excréments pour maintenir leur illusoire et fantasmagorique train de vie.

2 – Des hommes riches et pervers
Parce qu'il n'y a pas de corrompus sans corrupteurs, il serait injuste de clouer au pilori ces jeunes filles cupides sans dénoncer ceux-là même qui profitent de leur pauvreté pour les transformer en objet sexuel, commis à la satisfaction de leurs pulsions sexuelles les plus bestiales.

Ces hommes riches et dépravés sont certes à Dubaï mais, détrompez-vous, on en trouve à profusion dans nos Etats en développement et bien plus près de nous qu'on ne l'imagine.
Des faits scatologiques sont régulièrement rapportés par « radio Treichville » sans qu'ils ne tombent dans le domaine public, en raison de ce qu'ils impliquent de puissants et intouchables hommes politiques ou d'affaires. Motus cousus donc.

3 – Une société en déconfiture
L'avidité, la cupidité et l'appât du gain facile s'encrent pernicieusement dans toutes les sphères de la société et tendent à devenir culturels, sous le regard impuissant ou complice des décideurs.
Quelle différence fondamentale y a-t-il entre celui qui détourne des deniers publics, surfacture des marchés, corrompt pour être admis à un concours et celle qui par cupidité se sert de son corps comme un dépotoir pour gagner de l'argent ?! Aucune. Tous sont dépourvus de valeurs morales.

Selon Jean Dion “le quotient intellectuel (Qi) d'une foule est égal à celui du plus imbécile de ses membres”. Lorsque la jeunesse d'un pays se retrouve sous le charme envoûtant d'influenceurs et influenceuses dont le Q.i n'est guerre plus élevé que celui d'une méduse à quoi devrions-nous nous attendre !?

4 – Quel modèle de société construisons-nous et voulons-nous ?
Lorsque le viol est mimé et célébré sur une chaîne de télévision à des heures de grandes écoutes, que la célébrité et la jouissance béate sont érigés en valeurs sociales suprêmes, que de très jeunes filles gèrent le bizi au vu et au su de tous, que des adolescent(e)s louent des villas pour des séances de partouzes ou de beuverie, que la drogue est omniprésente dans les écoles, que des docteurs et doctorants de l'enseignement supérieur sont méprisés, que l'Education n'est plus la voie royale pour atteindre la réussite sociale… que devons-nous espérer de notre société autre que le Porta Potty et ses dérives.

Ne nous voilons pas la face, la déchéance morale est là et elle est profondément ancrée dans nos mœurs. La cellule familiale est à l'agonie, tandis que le ministère de l'Enfant, de la Femme et la Famille est la 3ème roue du carrosse gouvernemental. Un ministère qui, en réalité, loin de poser les bases d'une réflexion structurelle sur la déconfiture morale de la cellule familiale se contente, ça et là, de distribuer en guise de compassion à des familles endeuillées quelques sacs de riz et billets de banque.

Tous, le gouvernement en premier, nous devons prendre conscience du désastre que constitue la déchéance morale de notre société et agir promptement avant qu'elle ne devienne irréversible. Psychologues, psychiatres, sociologues, juristes, scientifiques, enseignants, décideurs, religieux, chefs coutumiers, parents et gouvernements nous devons vite passer à l'action.

À cet effet, un véritable exercice de catharsis sociale s'impose à nous tous afin que nous mutualisons nos intelligences pour venir à bout du fléau de l'immoralité qui gangrène jour après jour notre pays et qui semble être entretenu au plus haut sommet de l'Etat par ceux qui reçoivent et s'affichent avec des hommes et des femmes dont le seul mérite est d'avoir déversé à profusion des injures sur les réseaux sociaux, donnée des conseils de dépravation ou s'être exprimé dans un niveau de langage des plus approximatif. .

Kouadio JEAN BONIN

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