Affaire « esclaves sexuelles en Zone 4 » : Sur la piste du proxénétisme marocain à Abidjan ?

Incendie d'un immeuble au Plateau

Les faits se sont déroulés le dimanche 18 novembre 2018, à , dans la commune de précisément en Zone 4 à Biétry. Une jeune femme de type arabe s'est jetée du haut d'un immeuble. Les enquêteurs sont sur la piste du proxénétisme marocain à Abidjan.

Selon des témoins, ce sont des Marocaines qui auraient été séquestrées par leurs proxénètes. « Du monde autour de l'immeuble, des pompiers venus au secours, une femme attachée toute nue qui tente de se jeter du haut d'une fenêtre (et qui finit par le faire), trois autres filles aussi attachées et dénudées, hèlent des phrases en Arabe » : telle était la situation dans cette rue de la Zone 4, à Biétry, dans la commune de Marcory (Abidjan).

Ces faits viennent, tant soit peu, corroborer l'article du journal français ‘'Le Monde'' qui dénonçait en 2017 un grand réseau de prostitution des filles arabophones, notamment marocaines, algériennes et tunisiennes dans la capitale ivoirienne. Selon le journaliste, c'est toute une organisation bien tenue par plusieurs dames et des hommes. Au coeur de cette mafia, une femme, ancienne du milieu, dénommée Souad qui tenait son commerce depuis 1997, en Zone 4.

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En effet, depuis une vingtaine d'années, Souad (sans doute un sobriquet) fait venir des filles du en Côte d'Ivoire, en vue de travailler comme escortes girls dans son bar. C'est elle qui fixe les prix et trouve les clients pour ‘'ses'' filles. La coopération économique entre les deux pays étant au beau fixe, facilite les déplacements.

Les Marocains peuvent alors séjourner en Côte d'Ivoire pendant trois mois sans le visa. « J'exerçais aux Emirats, mais je me suis faite expulser du territoire. De retour au Maroc, on m'a parlé de Souad. Elle a avancé mon billet d'avion, elle le retiendra sur ma paye en plus du loyer que je dois payer. Alors je suis venue ici pour trois mois, pour me faire de l'argent et aider mon père atteint du cancer », avait confié une prostituée au Monde.

« Selon des indiscrétions, c'est cette dernière interdiction de sortir qui est la cause de la situation. C'est aussi ce qui explique que certaines filles étaient ligotées, d'autre sous l'effet de drogues »

Une autre avait confié au journal qu'elles n'avaient pas le droit de mettre le nez dehors depuis leur arrivée dans la capitale ivoirienne. « Quand je suis arrivée, Souad a confisqué mon passeport. Depuis, je n'ai le droit de sortir d'ici qu'une fois par jour, pour aller dans le café à chicha d'en face ou pour faire du jogging autour du pâté de maisons, histoire de garder la ligne », avait-elle révélé.

Selon des indiscrétions, c'est cette dernière interdiction de sortir qui est la cause de la situation. C'est aussi ce qui explique que certaines filles étaient ligotées, d'autre sous l'effet de drogues. « Ce sont des prostituées, elles n'ont pas le droit de sortir pour aller loin sans permission de leurs patrons », a révélé un témoin. Ces filles ont entre 22 et 30 ans, leurs tarifs varient entre 80 000 FCFA et 100 000 FCFA, ce qui fait d'elles, les escort girls les plus chères de la capitale ivoirienne.

Notons que la loi ivoirienne condamne le proxénétisme et le racolage mais pas la prostitution. Elles fonctionnent donc sans être inquiétées. Jusque-là, la police n'a pas daigné communiquer sur cette affaire. Elle le devrait…

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