Le Directeur de Cabinet du ministère de la Santé a animé une conférence, le 20 septembre 2023, pour situer les causes de la mort de 9 personnes à Niangban, Bouaké, Côte d’Ivoire.
« Il s’agit d’une forte suspicion de toxi-infection alimentaire collective suite à une consommation de bouillie de maïs contaminée par les herbicides », survenue dans le village de Niangban, à 27 kilomètres de Bouaké, a-t-il affirmé, cité dans un communiqué du ministère.
« Au total, 71 cas dont 9 décès ont été enregistrés », et ce « chez les enfants de moins de 15 ans, suite à la consommation de la bouillie de maïs. Quatre des enfants décédés » sont ceux de la famille qui a préparé la bouillie contaminée, indique le document.
Le ministère explique que « l’inspection de la chambre où est stocké le maïs ayant servi à la préparation de la bouillie, a permis de découvrir trois bidons d’herbicide et de la farine de maïs étalée pour (le) séchage ».
Il assure que « deux patients sont hospitalisés au CHU de Bouaké et sont pris en charge », et qu’ « une équipe de veille a été mise en place dans le village, pour une détection rapide des cas et leur transfert immédiat au CHU ».
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Après la consommation du plat vendredi et samedi, des premiers cas de « gastroentérite non fébrile » et de « convulsions » ont été constatés dimanche, selon le ministère.
« Des prélèvements des sécrétions des patients (vomissures, urines, sang, sueur, selles) ainsi que des aliments consommés ont été acheminés à l’INHP (Institut national d’hygiène publique) et transférés dans des laboratoires compétents pour analyses », a indiqué M. Koffi Aka.
Selon lui, « aucun nouveau cas n’a été enregistré depuis 48 heures dans le village ».
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Il a également souligné « une récurrence des épisodes de toxi-infection alimentaire collective (TIAC) » en Côte d’Ivoire, « ces dernières années ».
« Depuis le début de l’année 2023, 5 épisodes de TIAC ont été détectés avec 131 cas dont 32 décès soit une létalité de 24,4% », a-t-il précisé.
M. Koffi Aka a expliqué cette situation par différents facteurs, notamment « l’insuffisance d’hygiène alimentaire dans les ménages et dans les établissements de restauration collective », et « l’utilisation abusive et anarchique des pesticides ».
En février, dans le village de Kpo-Kahankro, également proche de Bouaké, deux personnes avaient été condamnées à cinq ans de prison après une contamination au clostridium, bactérie qui avait fait 16 morts selon un bilan officiel, 21 selon les villageois.