Lettre Ouverte de Jean-Yves Esso, membre du Bureau Politique du PDCI à Macron, suite à l'annonce de candidature de Ouattara.
Excellence Monsieur le Président de la République,
La Cote d'Ivoire est une terre que vous connaissez bien et que vous avez déjà foulé à plusieurs reprises. Les Ivoiriens sont des gens accueillants, affables, souriants et toujours joviaux, faisant de la Côte d'Ivoire un pays où il fait bon vivre. Ne vous méprenez cependant point sur la qualité et la force de ce qui est logé sous le téton gauche de la poitrine de ce peuple spécial… S'il vous est loisible de discuter avec l'un des présidents les plus favorables à vos consignes algorithmiques en le tutoyant à souhait, il est de notre devoir de vous rappeler que le peuple ivoirien dans sa majorité attend de vous le respect du vouvoiement et le respect de sa dignité.
Excellence Monsieur le Président,
Autant vous dire que la situation que nous vivons actuellement nous rappelle un mauvais souvenir, celui de la visite de Dominique Galouzeau de Villepin, (noble par son nom mais roturier dans ses pratiques) le 3 janvier 2003 à Abidjan, envoyé en mission par Jacques Chirac. L'histoire est là en effet et le destin s'est chargé de les remettre tous deux à la place qui est la leur aujourd'hui…
Au moment où, lâché par ses derniers soutiens locaux et victime du sort du destin, le président OUATTARA, sentant venir la fin à grands pas, veut s'accrocher au pouvoir coûte que coûte, tel un albatros agonisant, dusse-t-il piétiner la Constitution ivoirienne, nous espérons vous voir, dans les prochaines 48h, condamner clairement et de façon bien audible ce coup d'Etat Constitutionnel en gestation.
Il y a quelque mois, vous vous faisiez le héraut de l'Union Européenne dans l'OTAN en défendant la nécessité d'affirmer votre autonomie stratégique à l'intérieur de l'alliance. On ne comprendrait pas que vous veniez cautionner une candidature impossible du président sortant OUATTARA, au regard de la Loi Fondamentale Ivoirienne, et au final remettre du carburant dans le réservoir de la « 2 chevaux » brinquebalante qu'est devenu le RHDP.
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Excellence Monsieur le Président,
Rassurez vous, le peuple ivoirien n'est pas rancunier… Faites ce que vous avez de mieux à faire dans les prochaine 48h et nous oublierons la décennie de notre pays ami, la France, passée à soutenir l'autocratie, la méchanceté érigée en pratique étatique, le rattrapage ethnique et l'endettement inconsidéré de notre pays, car tout cela n'a toujours pas entamé le crédit que l'immense majorité des ivoiriens accorde à la relation entre nos deux pays. A l'heure où les ivoiriens aspirent à un changement positif pour des leaders à même de les rassembler et à pratiquer la haine de la haine, une sortie de route de la France serait perçue comme une tentative honteuse de continuer à mettre notre peuple sous perfusion anesthésique.
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Espérant que vous permettrez aux ivoiriens de toujours garder de vous, l'image d'une Madeleine de Proust, pour le bonheur et l'entente cordiale de nos deux nations, Nous vous prions d'agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, nos salutations distinguées.