Affaire Pulchérie Gbalet : « avec ce pouvoir, la liberté d’expression et de manifestation est placée sous embargo » – Ferro Bally

Pulchérie Gbalet, présidente d'ACI, a été placée sous mandat de dépôt et déférée à la Maison d'arrêt et de Correction d'Abidjan (MACA). Ferro Bally se prononce.

ROULEAU COMPRESSEUR. Le pouvoir ivoirien est partagé entre frilosité et autoritarisme. Et il fait désormais de sa principale cible. C'est cette dernière qui, presque seule dans l'arène, tente de lui donner du fil à retordre.

De ce fait, si le pouvoir a fini de distribuer des peines de prison à beaucoup d'adversaires politiques et de placer d'autres sous haute surveillance pour mieux les bâillonner, il n'a pas encore réussi à maîtriser la présidente de Alternative citoyenne ivoirienne (ACI, Ong).

Elle continue, contre vents et marées, de se battre pour mener la lutte pour la démocratie et les droits humains.

Aussi, cette empêcheuse de tourner en rond subit-elle le rouleau compresseur. Elle a encore été arrêtée ce lundi 22 août 2022. Accusée, dit-on, de « trouble à l'ordre public », elle a été transférée à la préfecture de Police pour être interrogée. Et c'est un lieu devenu, pour elle, familier.

Le 3 août dernier, à son retour de Bamako où elle s'était rendue, sans aucun problème, le 27 juillet, elle a été interpellée à l'aéroport international d'Abidjan pour être libérée le lendemain.

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Après l'arrestation, le 10 juillet à Bamako, de 49 militaires ivoiriens et leur chef de délégation, Pulchérie Gbalet, soupçonnée d'accointances avec les autorités militaires maliennes, sera accusée d' »atteinte à la sûreté de l'État et complicité d'atteinte à la sûreté de l'État ».

Elle est dans le collimateur du régime depuis qu'elle avait projeté d'organiser une manifestation pour dénoncer et protester contre le troisième mandat, pour « cas de force majeure », d'Alassane Ouattara à la présidence de la République.

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Ainsi, elle va connaître les affres de l'univers carcéral. Arrêtée, dans la nuit du 15 au 16 août 2020 et emprisonnée à la Maca (prison civile d'Abidjan), elle sera mise en liberté le 28 avril 2021.

Sa décision de libération sera néanmoins conditionnelle car elle restera poursuivie pour « trouble à l'ordre public, appel à l'insurrection, incitation à la révolte et destruction de biens publics et privés ».

Avec ce pouvoir liberticide, qui a une sainte horreur de la contrariété, la liberté d'expression et de manifestation est placée sous embargo.

F. M. Bally

Written by Ferro Bally

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