Pour Affi N'Guessan, candidat du FPI à la présidentielle d'octobre 2020, la Côte d'Ivoire court le risque d'une nouvelle déflagration.
Ce samedi 22 août, Alassane Ouattara a été investi candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) à l'élection présidentielle. Arrivé au pouvoir il y a dix ans avec la bénédiction des grandes puissances, il démontre cette imposture démocratique que nous n'avons cessé de dénoncer. Il foule aux pieds la Constitution, dont il est le garant. Il renie sa propre parole. Il donne à la face du monde l'image d'un pays en totale régression.
Par une curieuse répétition de l'histoire, la Côte d'Ivoire court le risque d'une nouvelle déflagration. Ce risque, personne ne le souhaite, je ne le souhaite pas, convaincu depuis toujours que les alternances doivent s'arracher dans les urnes. Nos compatriotes sont las de ces crises préélectorales, électorales, postélectorales récurrentes qui charrient leur lot de deuils et d'irrémédiables douleurs. Leur fatigue est immense, leur soif d'alternance aussi, une alternance tranquille au service d'une démocratie apaisée et inclusive.
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La responsabilité du risque incombe à un seul homme, le président sortant. La tentation du troisième mandat est la marque de ces maux très profonds qui traversent à des degrés variés nos sociétés ouest-africaines. Tant que nous ne nous serons pas attaqués à ces démons, nous serons condamnés à un insupportable surplace. La sous-région en paie le prix fort en termes de respect de l'État de droit, de contestation des scrutins et par voie de conséquence de sous-développement, de pauvreté, d'insécurité. Nos nations sont fragiles, la Côte d'Ivoire est fragile parce que notre classe politique a collectivement peur de l'alternance et privilégie tribalisation des institutions et intérêt partisan, au détriment de celui de notre pays.
Ensemble, nous devons apprendre qu'une élection peut se gagner ou se perdre et qu'elle doit se jouer sur le terrain des idées et des projets, en toute loyauté. Dans cet esprit, nous nous battrons jusqu'au bout contre la volonté de trucage des opérations électorales.
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Ensemble, nous devons admettre que, comme dans les pays occidentaux, il peut y avoir en Afrique une vie après la présidence de la République, et que le départ du palais ne doit plus se traduire par l'exil, la prison ou la mort.
Ensemble, nous devons comprendre qu'une candidature au pouvoir suprême ne peut s'inscrire dans une seule volonté de revanche ou dans la peur de lendemains qui déchantent mais doit répondre à la volonté de servir.
Servir et non se servir car le pouvoir n'est pas une entreprise d'enrichissement personnel d'un homme et d'un clan mais le service du peuple. Cela passe par une lutte déterminée contre cette corruption qui gangrène nos sociétés et détruit la confiance.
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C'est sur cette confiance et sur notre réconciliation qu'il importera demain de construire une société mature sur le plan politique, une démocratie réelle. La tentation du troisième mandat est en réalité trop souvent la marque de l'immaturité démocratique de nos nations. »