André Silver à propos de la rencontre Ouattara Bédié : « nous n’accepterons pas un arrangement à deux comme en 2010 et 2018 »

André Silver Konan se prononce sur la rencontre entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ce 11 novembre 2020.

Je vais vous surprendre. A titre personnel, j'estime que la rencontre entre et Henri Konan Bédié est un épiphénomène. Cette rencontre est nécessaire mais pas essentielle. Elle doit certes se tenir, cependant l'essentiel est ailleurs.

Ne nous y méprenons pas. Si cette rencontre a lieu aujourd'hui, alors que nous en appelons à un dialogue inclusif depuis des mois, c'est bien parce que les deux personnalités savent qu'aucune parmi elle n'est sortie victorieuse de leur bras de .

D'un côté, Alassane Ouattara est fragilisé par une catastrophe électorale comme on n'en a jamais vu en (depuis le retour au multipartisme) pour une réélection. En dé du satisfecit de façade, Ouattara sait qu'il a perdu la confiance d'une bonne partie de ses compatriotes et ce ne sont pas les chiffres de la qui changeraient cette réalité.

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De l'autre côté, Henri Konan Bédié est fragilisé par cette désastreuse stratégie du Conseil national de transition () dans laquelle l'ont enfermé certains de ses proches.

Durant tout le temps qu'a duré le blocus de sa résidence, il a pu mesurer qu'il n'y a pas eu de mobilisation massive et spontanée à , autour de la levée de celui-ci.

Chacun est donc fragilisé. Si l'un des camps se sentait suffisamment fort, en ce moment même, il n'y aurait pas eu cette rencontre, donc je ne vais pas me satisfaire de celle-ci qu'on souhaite présenter comme un événement majeur.

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Il n'empêche, pour moi, cette rencontre, somme toute, normale, mais pas pour autant anecdotique, doit jeter les bases du grand dialogue inclusif que nous appelons de tout notre vœu, depuis des mois.

C'est ce dialogue inclusif qui doit aboutir à un consensus durable qui est l'essentiel pour nous.

A un moment, il va falloir qu'on commence à arrêter les menteries dans ce et qu'on accepte de poser les problèmes de fond.

Le dialogue inclusif doit inclure tous les partis et la société civile (dont nous-même, qui l'appelons depuis des mois ; je suis très sérieux, personne n'est propriétaire de ce pays plus qu'un autre, nous avons tous le droit absolu d'être associé à sa vie). Il doit inclure tous les problèmes de l'heure.

Ne nous voilons pas la face. Le glissement des violences politiques vers les conflits intercommunautaires doit nous interpeller.

Le mal est profond. Et ce mal a un double nom :

l'Ivoirité qui fait que certaines personnes pensent être en droit de disposer du pays plus que d'autres et le qui fait que d'autres personnes pensent être les seuls à être capables de disposer du pays plus que les uns.

Bref. Nous devons maintenir la pression sur Bédié et Ouattara, afin que ce dialogue inclusif « franc et sincère » (dixit) se tienne.

Nous n'accepterons pas un arrangement à deux, comme cela s'est fait entre 2010 et 2018. Nous connaissons tous la suite de ces arrangements.

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