« Après Ouattara, Macky Sall lorgne un 3e mandat » – Ferro Bally

Après le président Alassane Ouattara, Macky Sall, lorgne un 3e mandat. La CEDEAO court ainsi le risque de rester au pied du mur.

La des chefs d'État est à la croisée des chemins. A la tribune de la 76è session ordinaire de l'assemblée générale de l'Onu, à New York en septembre 2021, le président nigérian, , était amer.

Il s'est élevé, publiquement, contre l'épidémie des troisièmes mandats anticonstitutionnels qui avait gagné la Côte d'Ivoire et la Guinée-Conakry, occasionnant des troubles politiques et des morts.

« En Afrique de l'Ouest, nos acquis démocratiques des décennies écoulées sont en train d'être sapées maintenant par la tendance récente: une prise de pouvoir anticonstitutionnelle parfois en réaction à des modifications unilatérales de la Constitution de la part de certains dirigeants, » a-t-il protesté pour prendre à témoin la communauté internationale afin qu'elle prenne ses responsabilités, vis-à-vis de ces mauvais élèves de la démocratie.

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Et comme nul n'est jamais mieux servi que par soi-même, la CEDEAO, sous la pression ouverte des pays non francophones (Ghana, Guinée-Bissau, Liberia et Nigeria), veut balayer devant sa porte pour se mettre aux normes démocratiques des standards internationaux.

L'amendement que l'institution veut apporter au Protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie est, sans équivoque, ainsi libellé: « Les États membres de la CEDEAO adoptent dans leur Constitution respective des dispositions visant à garantir qu'aucun président de la République n'exerce plus de deux mandats ou ne prolonge son mandat pour quelle que raison que ce soit ou sous quelle que forme que ce soit ».

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A la 86è session ordinaire du Conseil des ministres, qui s'est tenue le 15 juin 2022 à Accra, cette disposition à soumettre à la conférence des chefs d'État et de gouvernement du 3 juillet 2022 n'a pas fait l'unanimité.

En dehors du Burkina Faso, de la Guinée-Conakry et du Mali, suspendus des instances de décision de la CEDEAO, trois pays s'y sont opposés: la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Togo.

Après le passage en force d', toléré par la communauté internationale, , à l'instar de son prédécesseur Abdoulaye Wade, lorgne un troisième mandat.

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Quant à Faure Gnassingbé, qui multiplie les mandats présidentiels au Togo depuis la disparition de son père, il freine des quatre fers parce que la Constitution du pays ne prévoit aucune limitation de mandat.

Et voilà la Cédéao qui court le risque de rester au pied du mur de l'inconséquence politique, en continuant, d'un côté, à sanctionner des putschistes militaires et, de l'autre, à fermer les yeux sur le pouvoir des putschistes constitutionnels. En toute ignorance du lien de causalité.

F. M. Bally

Written by Ferro Bally

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