Au Congo-Brazzaville, le test PCR coûte entre 20 et 40 000 FCFA : les élus et la population dénoncent ce prix élevé et réclament sa gratuité.
La décision de rendre obligatoire la présentation d'un test RT-PCR pour toute personne en provenance de l'étranger et à la sortie du territoire de la République du Congo suscite, au regard du coût à payer, des frustrations aussi bien chez les élus du peuple, les partis politiques que de la population.
« Il est fait obligation de présenter un test-RT-PCR à tous les passagers en provenance de l'étranger ou en partance du pays », peut-on lire dans le communiqué de la Coordination nationale de gestion de la pandémie qui s'est réunie pour la 29e fois le 30 octobre dernier.
En effet, fixé à 20 mille FCFA (30,50 euros) au niveau du Laboratoire national et à 40 mille FCFA (61 euros) au niveau des deux plus grands aéroports du pays, notamment Maya-Maya, à Brazzaville, et Agostino Neto, à Pointe-Noire, les montants exigés pour l'obtention de ce document sont jugés très élevés.
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Face aux membres du gouvernement, le 12 novembre à Brazzaville, lors de la séance des questions orales avec débat, les députés ont exprimé leur mécontentement. Ils ont appelé les autorités sanitaires à revoir à la baisse les prix fixés, mieux de rendre gratuit le test PCR. « Pendant que le pays fait face à la pandémie de COVID-19, pour quelles raisons doit-on imposer aux Congolais des tests PCR à des prix élevés », se sont-ils interrogés.
Pour ces élus du peuple, la cherté de ces tests relève du fait qu'ils sont effectués par des opérateurs privés. Ils proposent d'affecter les structures du Laboratoire national à ces points stratégiques afin que ce prix soit revu à la baisse.
L'avis des parlementaires est aussi partagé par l'Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale (UPADS), la principale formation politique de l'opposition congolaise.
Dans une déclaration rendue publique, le 8 novembre, par son porte-parole, Sidoine Romaric Moukoukou, l'UPADS a dénoncé le commerce qui se fait autour de la crise sanitaire, tel que l'obtention des tests PCR à des prix exorbitants.
Selon ce parti, la pandémie de la COVID-19 étant devenue manifestement une question de santé publique, elle devrait bénéficier gratuitement des soins et autres interventions médicales comme l'est le VIH/sida. « L'UPADS suggère au gouvernement de décréter la gratuité des tests PCR et des vaccins recommandés par le ministère de la Santé et de la Population afin d'en permettre l'accès au plus grand nombre des concitoyens de bas niveau social », a-t-elle demandé.
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Du côté de la population, la réaction est la même. De nombreux Congolais, les étrangers en partance ou en provenance du Congo s'indignent non pas seulement du coût élevé du test PCR, mais aussi de la durée pour se faire délivrer le certificat PCR, soit 48 heures.
« Le gouvernement devrait tout faire pour décentraliser les services du Laboratoire national où l'attente est très longue. En plus, le prix exigé pour ce test est très élevé alors qu'ailleurs il est parfois gratuit », a indiqué M. Ngombé.
« On se rend compte que rien n'est gratuit dans cette affaire. 20 mille FCFA c'est énorme pour un document qui ne te sert que 72 heures. En plus, je me pose la question de savoir où va cette masse d'argent qui rentre au laboratoire alors que le personnel cumule des arriérés de salaires impayés », a indiqué Silly Ulrich.
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De leur côté, les agents non vaccinés de la fonction publique jugent impopulaire l'obligation qui leur est faite de présenter, chaque semaine, un test PCR dont le coût est très élevé.
« Avec mon salaire, je ne vois pas comment est-il possible de dégager un montant de 20 mille chaque semaine pour avoir accès à mon service. Cela est vraiment injuste », déplore Rock Martial, agent au ministère de la Fonction publique qui conditionne la présence au poste par la présentation d'une attestation de vaccination, à défaut du test PCR.
