Bédié, Ouattara et Gbagbo: oui au compromis et non compromission

Si la réconciliation est à encourager entre Bédié, Ouattara et Gbagbo, elle ne doit pas l'être par contre à n'importe quel prix.

La Côte d'Ivoire a connu des moments de difficultés politiques et sociales qui ont mis à mal son positionnement aussi bien dans la sous-région que dans le monde. Et ces difficultés ont été pour beaucoup, l'œuvre des politiques ivoiriens du fait d'un certain nombre de désaccords sur la gestion des affaires publiques ; désaccords qui ont conduit ceux qui ont la responsabilité de la gestion de la chose politique (le pouvoir) à des dérives dans leurs rapports avec les opposants politiques en Côte d'Ivoire.

Au regard de ce qui précède donc, parler de réconciliation a un sens car la paix qu'on souhaite dans un pays, passe nécessairement par un climat apaisé entre les acteurs politiques de ce pays. Il importe de préciser que sur le strict plan personnel, ces acteurs ne
sont pas en conflit ou en opposition. La réconciliation envisageable dès lors est liée aux brouilles politiques observées.

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Si la réconciliation est à encourager, elle ne doit pas l'être par contre à n'importe quel prix. Pour rappel, un certain nombre de facteurs ont conduit pouvoir et opposition politique à se brouiller. On peut citer par exemple l'absence ou la confiscation des libertés d'opinion,
de choix, d'expression, de réunion, de manifestation, de circulation ; le non respect des normes notamment de la Constitution, notre Loi fondamentale ; le non respect des principes démocratiques tels que le scrutin inclusif et la réforme de la CEI qui ne reflètent nullement le consensus ; etc.

Si nous voulons parvenir à une réconciliation des acteurs politiques en Côte d'Ivoire, il faudrait donc que les uns et les autres soient
disposés à des compromis et non des compromissions. Pour l'opposition par exemple, le compromis consisterait d'une part à tolérer et donner libre cours au mandat présidentiel en cours jusqu'au scrutin présidentiel d'octobre 2025 : il ne s'agira pas pour l'opposition de
renier sa position d'une violation de la Constitution par Ouattara (juste accepter une autorité de fait en Côte d'Ivoire pour le quinquennat en cours) ; D'autre part, l'opposition politique pourrait faire en sorte de canaliser ses partisans tout en ne mettant
pas pour autant fin à ses activités politiques (réunions et manifestations politiques).

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Pour le pouvoir, le compromis consisterait pour le Président Ouattara de s'engager au respect de la Constitution ; au retour des exilés
dont ; à la libération des prisonniers politiques et militaires ; de reconnaître les libertés politiques notamment les libertés de choix, d'opinion, d'expression, de réunion et de manifestation publiques.

Au titre des compromissions, il serait condamnable pour l'opposition de rejoindre le unifié et de soutenir Ouattara pour un quatrième mandat ; Quant au pouvoir, la réconciliation ne devrait pas s'obtenir par le chantage et la terreur matérialisée par la traque
aux opposants politiques (assassinats, exil, privations de liberté).

Pour nous résumer, nous croyons à la réconciliation des acteurs politiques ivoiriens par les vertus du compromis et non par la compromission.

Par Aga Dei Libertà, Membre de GPS

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