Boni-Claverie à propos de la reprise du dialogue politique: « le pouvoir n’entend pas se laisser déborder par une opposition qui se retrouve »

Pour Danièle Boni-Claverie, Présidente de l’URD, « le pouvoir n’entend pas se laisser déborder par l’opposition » la reprise du 20 janvier 2022.

« Le dialogue politique est reporté sine die et cela ne serait imputable qu’à l’opposition ! Dans sa magnanimité, le gouvernement donne une chance inespérée aux retardataires. Or, l’opposition n’a pas jugé utile de se retrouver avant la date de l’ouverture du Dialogue politique, tout simplement parce que ses propositions sont communes et cette identité de vue est une réalité depuis 2019 » a lancé Boni-Claverie.

Et d’ajouter, « faut-il voir dans les propos tranchants de M. Le Procureur de la République un durcissement du pouvoir qui n’entend pas se laisser déborder par une opposition qui retrouverait un langage unique pour défendre ses prises de position. Et la séparation des pouvoirs, nous dira-ton ? J’entends bien mais nous sommes en Côte d’Ivoire, un pays que les Etats-Unis ont pris soin de ne pas inviter au sommet Etats-Unis/ Afrique du 10 décembre 2021 pour déficit démocratique et « dérive autocratique » ».

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« Nous venons de faire un bond en arrière qui nous ramène au temps de la méfiance, des frustrations et de la justice des vainqueurs. Une seule victime, le RHDP, un seul coupable, la méchante opposition en oubliant délibérément la cause de la désobéissance civile qui a été la réponse à un acte anticonstitutionnel, celui du 3ème mandat. Quid des microbes et autres gnambros utilisés comme forces supplétives ? Quid des auteurs de meurtres comme ceux responsables de la décapitation du jeune Koffi Toussaint qui, horreur des horreurs, ont osé jouer au football avec sa tête ? » s’est-elle interrogée avant de conclure.

Rappelons que la date du 20 janvier 2022 a été fixée pour la reprise du « dialogue politique » entre les autorités et les partis politiques ivoiriens. Ces dernières semaines ont été marquées par les annonces judiciaires mettant en cause des cadres de l’opposition et instaurant un climat de méfiance entre les acteurs de ce dialogue politique.

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Le 26 décembre 2021, le procureur de la République Richard Adou avait jeté un froid dans les rangs de l’opposition. Il donnait les conclusions d’une enquête sur les violences liées à l’élection présidentielle de 2020. Son rapport dressait une liste de responsables politiques potentiellement « auteurs moraux » de cette crise électorale, dont Pascal Affi N’Guessan, Simone Gbagbo ou encore Henri Konan Bédié. Quelques jours après la reprise du dialogue politique, l’opposition y voyait une « coïncidence troublante », craignant une volonté d’affaiblir ses cadres, désormais menacés de poursuites judiciaires.

Written by Christian Binaté

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