Un collectif de partis politiques camerounais a appelé le 25 juillet 2022, Macron à reconnaître les « crimes de la France coloniale » au Cameroun.
« Nous avons un contentieux historique avec la France. Ce n'est pas l'arrivée de Macron qui fait naître le problème. Nous saisissons l'occasion pour réveiller les Camerounais par rapport au problème avec la France qui est de remettre tous les crimes de la France sur la table et le solder définitivement si on veut avoir une relation apaisée », a déclaré Bedimo Kuoh, membre du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), lors d'une conférence de presse à Douala.
Après la défaite de l'Allemagne en 1918, la Société des Nations (SDN, ancêtre de l'ONU) avait confié la majeure partie de la colonie allemande du Kamerun à la tutelle de la France et le reste – la partie occidentale bordant le Nigeria – à la Grande-Bretagne.
Avant l'indépendance du pays en 1960, les autorités françaises ont réprimé dans le sang les « maquis » de l'UPC (Union des populations du Cameroun), un parti nationaliste fondé à la fin des années 1940 et engagé dans la lutte armée contre le colonisateur et ses alliés camerounais, particulièrement en pays Bamiléké.
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Plusieurs dizaines de milliers de militants pro-UPC, dont le leader indépendantiste Ruben Um Nyobè, ont été massacrés d'abord par l'armée française, puis après l'indépendance par l'armée camerounaise du régime d'Ahmadou Ahidjo.
Lors de la conférence de presse, Valentin Dongmo, également membre du Manidem, a appelé le chef de l'État français à « la reconnaissance des crimes de la France coloniale comme elle a commencé à le faire en Algérie ». M. Dongmo a également pointé du doigt le franc CFA, monnaie commune à une dizaine de pays d'Afrique, dont le Cameroun, émise en France et considérée par ses détracteurs comme l'un des derniers vestiges de la « Françafrique ».
Dans un communiqué rendu public lundi, John Fru Ndi, président du Social Democratic Front (SDF), l'un des deux principaux partis de l'opposition, a demandé « un mea culpa de la France (…) pour les violations flagrantes des droits de l'homme et les abus commis pendant la lutte pour l'autodétermination, l'indépendance et la réunification ».