« Cherté du Data mobile »: Assalé Tiémoko réagit, « quand on gouverne une société, il faut prendre en compte tous les petits détails »

Assalé Tiémoko, député-maire de Tiassalé, des internautes dénoncent la cherté du prix du Data mobile en Côte d'Ivoire. 

Le Parlement doit entendre tout le monde.

Il faut un peu d'humanisme chez «  », «  », «  ».

Le gouvernement gouverne le peuple, les élus et notamment les députés, représentent le peuple. Les deux entités ont des fonctions différentes.

Les élus et le gouvernement ne peuvent pas former une société contre le peuple. Il faut qu'il y'ait des gens et notamment des élus, qui représentent le peuple et prennent sa défense.

Sauf à démontrer cela dans les faits, aucun gouvernement ne travaille volontairement pour faire souffrir son peuple. Mais dans la gouvernance, même de bonne foi, on peut commettre des erreurs et il appartient à des citoyens et élus libres, de prendre la parole pour appeler à la rectification.

Dans cette affaire avec L' et les opérateurs de téléphonie mobile, ceux qui ont pris la parole ont une certaine crédibilité parce qu'ils ont une certaine trajectoire et des prises de positions sur certains sujets d'intérêts général.

On ne pourra donc pas leur faire un procès en opportunisme, c'est au moins depuis 2021 que je dénonce le comportement des sociétés de téléphonie mobile et de (dont le tour viendra bientôt), en Côte d'Ivoire.

Cette affaire, contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, est plus profonde qu'il n'y paraît.

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En quelques jours, elle a permis de comprendre comment des multinationales peuvent tenir en joue, des acteurs civils d'une société, tétanisés à l'idée de perdre certains privilèges cachés et qui préfèrent se réfugier dans le silence devant un problème qui touche les Ivoiriens parmi les plus vulnérables financièrement, jusque dans l'intimité de leur vie.

Le Thème de la journée internationale des droits de la femme cette année était « l'inclusion numérique et digitale, leviers de l'épanouissement social et économique des filles et femmes de Côte d'Ivoire ».

Le chef de l'Etat, lors de son adresse à la nation le 31 décembre 2022, a décrété l'année 2023, « année de la jeunesse ».

Comment après ça et sauf à nous démontrer que ce sont de simples slogans, on puisse, par une décision à impact psychologique immense, venir exclure plusieurs millions d'Ivoiriens, de l'accès à internet ?

Comment on peut exclure toute la jeunesse (77% de la population) dont c'est l'année, de l'accès à internet ?

Comme je l'ai dit sur RFI ce lundi matin, cette décision d'augmentation des tarifs « data » apparaît comme un vrai sabotage de toute la politique de lutte contre la cherté de la vie, mise en place par le gouvernement et par conséquent, ne saurait prospérer.

Devant le tollé soulevé, L'ARTCI a demandé par courrier, aux opérateurs de se conformer au respect de l'article 174 de l'ordonnance de 2012 sur les télécommunications (ordonnance qui est au-dessus de la décision du conseil de régulation de L'ARTCI) et de prendre toutes les dispositions techniques pour revenir aux anciens prix à travers un processus qui doit démarrer dès ce mardi 11 avril 2023.

Nous en prenons acte et nous resterons vigilants pour suivre le processus, le courrier de la direction générale de L'ARTCI étant désormais notre « arme ».

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En tant que député, j'ai demandé, depuis le vendredi 7 avril, au président de ma commission, la Commission des affaires sociales et culturelles du parlement, le ministre Jean Louis Billon, de mettre en œuvre la procédure de convocation pour audition de tous les acteurs du secteurs des téléphonies mobile et des télécommunications ( ARTCI, ANSUT, AIGF, ORANGE, MNT, MOOV…) y compris de tous les autres fournisseurs d'accès en Côte d'Ivoire et le ministre en charge de ce secteur, devant cette Commission.

D'ici là, nous continuerons à mener le combat, nous ne mènerons pas tous les combats, nous mènerons ceux qui valent la peine d'être menés, sans haine, sans insultes, sans violences.

Le jour où tous les Ivoiriens, y compris les élus, comprendront qu'il y'a des causes qui dépassent nos petites personnes et nos considérations politiciennes, ce jour-là, nous aurons parcouru la moitié du chemin sur la route du développement inclusif.

Mener un combat contre des multinationales qui dégoulinent d'argent de tous les côtés, comporte d'énormes risques et c'est en toute conscience que nous nous exposons en lançant des boycotts qui sont des armes redoutables qui peuvent saper complètement l'image d'une société et lui faire perdre des milliards.

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Mais il faut que ces gens comprennent que ce capitalisme pourri qui consiste à gagner, à gagner et à toujours gagner plus d'argent, ne saurait continuer sans la prise en compte d'un certain humanisme, aussi petit soit-il, pour les populations qu'on suce jusqu'à l'os.

Quand on gouverne une société, il faut prendre en compte tous les petits détails. Car, comme le disait De Guaulle, c'est le petit grain de sable négligé qui finit par gripper toute la mécanique.

Assalé Tiemoko Antoine.

Député de la nation.

Written by Assalé Tiemoko

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