Le journaliste Ferro Bally s'exprime suite aux mesures prises par le Gouvernement RHDP dans la lutte contre le Coronavirus en Côte d'Ivoire.
Je suis sorti de mon confinement ce samedi 21 mars 2020 matin pour prendre le pouls de la situation. Alors que le nombre de cas confirmés au coronavirus a pris l'ascenseur (la Côte d'Ivoire en était à 14 cas confirmés le vendredi 20 mars), sur le terrain, c'est le « je m'en fous la mort » qui a le vent en poupe.
À commencer par le geste barrière d'un mètre de distance, presqu'aucune mesure de sécurité et de prévention n'est respectée. Aux arrêts de bus et de gbaka, aux marchés et supermarchés, dans les rues et partout, c'est la cohue. Pis, les fonctionnaires de police et les gendarmes, au contact des populations qui les prennent au corps-à-corps, ne portent ni masques ni gants, exposés qu'ils sont.
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La Côte d'Ivoire a arrêté des décisions pour la lutte contre le Covid-19, mais qui ne sont suivies d'aucun effet car biaisées. Aucune contravention ou sanction n'est prévue, aucune mesure d'accompagnement des restrictions n'est à l'ordre du jour, aucune ronde des forces de l'ordre pour rappeler fermement à l'ordre les légendaires indisciplinés Ivoiriens n'est effectuée.
Avec cette terrible crise sanitaire qui fait des dégâts partout, l'État laisse planer le doute, laissant chaque citoyen face à ses responsabilités. Et partout, c'est désordre et cafouillage.
Ainsi la chaîne de contamination risque de ne pas être rompue de si tôt. L'interdiction de regroupement de plus de 50 personnes reste vague, au point que « maquis » et débits de boisson restent ouverts pour la plupart sans aucun problème.
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L'État, préoccupé par la présidentielle du 31 octobre 2020, n'a pas suspendu immédiatement les opérations d'enrôlement biométrique et de délivrance des cartes nationales d'identité.
Et s'il vient de fermer toutes les frontières ivoiriennes à partir du 22 mars 2020, le Gouvernement ouvre une autre faille dans la muraille, le couloir humanitaire, qui est un moyen régulier pour contourner les mesures d'isolement du pays.
Il y a ainsi péril en la demeure. Et sur son site, le ministre d'État, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, lance un appel aux Ivoiriens pour voler au secours de l'État. « Les personnes qui feront les meilleures propositions seront contactées », soutient-il.
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Aveu d'impuissance pour désavouer experts et comité étatique de réflexion!? Signal d'alerte pour traduire le débordement de l'État!? Peut-être que oui. Peut-être que non. Ce qui est sûr, et le chef de l'État avait prévenu: la Côte d'Ivoire va étonner le monde.
