Amon Tanoh a démissionné ce jeudi 19 mars 2020. Ce ministre ivoirien des Affaires étrangères a su dire NON au président Ouattara et au RHDP sans chantage.
Cet homme, je l'ai rencontré il y a une trentaine d'année, en compagnie de mon ami, feu Hervé Pamah, c'était à son domicile de Cocody. Déjà, à cette époque, par son calme et sa droiture, il m'avait fait bonne impression.
Sa démission, attendue, fait logiquement suite à une désapprobation du choix non démocratique et non consensuel du candidat du RHDP pour la présidentielle de 2020. J'en avais parlé lors d'un récent post.
Amon Tanoh n'était pas d'accord ; il est parti. Il l'a fait sans tapage. Il n'a exercé aucun quelconque chantage, contrairement à certains qui n'ont commencé « aboyer » qu'après avoir été contraint à la démission.
Combien sont-ils, sous nos cieux, les hommes (et femmes) politiques qui, lorsqu'ils désapprouvent un décision majeure dans leur camp prennent leur responsabilité en rendant le tablier ? Je n'en vois, pour l'heure, aucun, excepté peut-être Wodié, lorsqu'il a quitté la présidence du Conseil Constitutionnel. Malheureusement, à l'inverse de Amon Tanoh, nul n'en sait les raisons exactes.
Nos hommes politiques, tels Billon, Niamien Konan, Akossi Bendjo, Anaky Kobenan et autres nous ont habitué à ne donner de la voix que lorsqu'ils sont “démissionnés”. Avant cela, ils s'illustraient plutôt, au mieux, par leur mutisme et, au pire, par leur propension à chanter les louanges de celui à qui ils trouveront soudainement, après leur éjection, tous les défauts du monde.
C'est là que la démission du ministre Amon Tanoh fait toute la différence. Et c'est également pour cela qu'il gagne mon respect. Quand on est pas d'accord, on dit NON. C'est cela un homme de valeur et qui a des valeurs.