Des bombardements meurtriers russes d'une ampleur inégalée depuis des mois ont frappé l'Ukraine ce lundi 10 octobre 2022.
« Ils essaient de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la terre », a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, appelant la population à rester aux abris et réclamant à la France et l'Allemagne une réponse « dure » à la Russie ainsi qu'une réunion d'urgence du G7.
Le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, a accusé l'Ukraine de préparer une attaque contre son pays, ajoutant qu'en conséquence Minsk allait déployer des troupes russo-bélarusses, sans préciser leur localisation. « Du fait de l'aggravation de la situation aux frontières occidentales de l'Union (russo-bélarusse), nous avons convenu de déployer un groupement régional de la Fédération de Russie et de la République du Bélarus », a-t-il affirmé.
De son côté, la Moldavie a déclaré que « trois missiles de croisière lancés ce matin sur l'Ukraine par des navires russes en mer Noire » avait violé son espace aérien.
Le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly a dénoncé des bombardements russes « inacceptables », ajoutant avoir parlé à son homologue ukrainien Dmytro Kuleba pour l'assurer du « soutien moral et concret » du Royaume-Uni. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borell s'est déclaré « profondément choqué » par les attaques russes contre des civils.
M. Kuleba a expliqué sur Twitter avoir interrompu une tournée en Afrique pour revenir en Ukraine et être en « contact constant » avec les partenaires de son pays pour « coordonner une réponse résolue aux attaques russes ». Selon lui, « Poutine est un terroriste qui parle avec des missiles ».
« Ils veulent détruire le système énergétique », a estimé Volodymyr Zelensky, faisant état de « dizaines de missiles » et de drones iraniens Shahed qui ont visé le pays du nord au sud, touchant Kiev ainsi que les régions de Khmelnytskiï, Lviv, Dnipro, Vinnitsia, Zaporijjia, Soumi, Kharkiv ou encore Jytomyr.
« Des coupures de courant temporaires sont possibles, mais il n'y aura pas d'interruption de notre confiance en la victoire », a-t-il martelé, dans une vidéo filmée à l'extérieur, dans le centre-ville de Kiev.
Selon l'armée ukrainienne, la Russie a lancé 75 missiles sur le pays dont 41 ont été abattus par la défense aérienne. M. Zelensky a, lui, fait état de 38 missiles abattus.
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A Kiev, visée pour la première fois depuis le 26 juin par les bombardements, au moins cinq personnes ont été tuées selon la police. Une demi-douzaine de déflagrations ont été entendues, avec des frappes sur plusieurs quartiers dont le centre-ville.
« Il y a plusieurs frappes sur l'infrastructure critique de la ville », a déclaré le maire Vitali Klitchko.
Un musée, une université et un parc ont également été touchés, selon les autorités. La circulation du métro a été partiellement interrompue et les stations ont été converties en abris anti-aériens.
La circulation automobile a aussi été bloquée en centre-ville, selon le maire.