L'exclusion ou l'auto-exclusion d'un parti politique est une coutume en Côte d'Ivoire. Le Rassemblement des républicains (RDR) en est coutumier. Retour sur ces exclusions qui ont fait date. Devoir de mémoire exclusion au RDR.
Le 24 novembre 2016, dans un communiqué signé d'Amadou Soumahoro, alors secrétaire général par intérim du RDR, le parti présidentiel excluait Dominique Adjé, ancien député-maire de Bouaflé de la direction du parti. Ce dernier a été « relevé de ses fonctions de conseiller spécial et exclu de la direction du parti », indiquait le communiqué.
Dans ce même communiqué, quatorze secrétaires départementaux et secrétaires départementaux adjoints étaient suspendus de leurs fonctions. Leur tort ? Avoir bravé l'interdiction faite par le président Alassane Ouattara, aux militants de la mouvance présidentielle, de se porter candidats indépendants, alors que les choix pour le compte du RHDP, souvent complaisants, avaient été déjà validés.
« Les deux premiers sont décédés, l'un en exil et l'autre à Abidjan, après des mois passés en prison »
C'est d'ailleurs conformément à ce mot d'ordre que Gnamien Konan et Albert Toikeusse Mabri qui avaient présenté des candidats autres que ceux validés par Ouattara, ont été démis du gouvernement. Mais pour la petite piqure de rappel, ce n'est pas la première fois que le RDR excluait, non de la direction, mais du parti lui-même, certains de ses cadres.
Devoir de mémoire exclusion au RDR
La première victime de ces exclusions a été Adama Nibi Zana Coulibaly, sobriquet Adama Champion. Alors qu'Henri Konan Bédié est aux affaires après son élection en 1995, il fait appel à des membres de l'opposition d'alors, en vue de former un gouvernement d'union. C'est ainsi que Francis Wodié du PIT, Bernard Zadi Zaourou de l'USD et Adama Coulibaly du RDR sont cooptés. Ce dernier occupe le poste de ministre des Transports. Très rapidement, Adama Coulibaly est exclu du parti et une violente campagne de diabolisation est lancée contre lui à Korhogo.
Après lui, ce sont les Ben Soumahoro, Jean Jacques Béchio, Khalil Ali Kéita et Zémogo Fofana qui ont été exclus, pour collaboration avec le gouvernement de Laurent Gbagbo. Les deux premiers sont décédés, l'un en exil et l'autre à Abidjan, après des mois passés en prison.
Elvire Ahonon