Ivoiresoir.net vous propose un décryptage de Théophile Kouamouo (journaliste pro-Gbagbo) sur la division au FPI et la vie de ce parti.
Il y a une seule chose à comprendre dans la valse des communiqués contradictoires qui proviennent des missionnés de La Haye. Cette chose structure la vie de l'opposition ivoirienne depuis 2011. Laurent Gbagbo ne veut pas de « plan B » pour le camp qu'il représente.
Il est le premier « Gbagbo ou rien ». C'est ce qui a créé les problèmes avec Koulibaly, Affi et aujourd'hui Simone. Or il n'est pas maître de son agenda et ne sortira que si la « communauté internationale » dont il est le prisonnier le veut bien. Il faut noter que dans « Gbagbo ou rien », il y a « rien ». Et que « rien » ça veut dire le règne sans partage et sans opposition sérieuse des branches de l'ex-parti unique.
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Cette stratégie personnelle, qui s'apparente à une roulette russe aux dépens de ceux qui souffrent de l'ordre actuel, ne peut réussir qu'en usant sans limites des armes du culte de la personnalité et de la propagande mensongère. Elle ne peut se faire qu'en mettant de côté le devoir élémentaire de gratitude et la bienséance, mais aussi toute la culture politique de gauche qui faisait du FPI un parti moderne et contradictoire face aux clubs de soutien RDR et PDCI.
« Quand ils auront fait du FPI un tas de ruines, Gbagbo sortira de prison comme un Samson sans cheveux et sans force »
Mais il faut aussi s'interroger sur la stratégie de ceux qui sont parvenus à incarner à eux seuls l'entourage de Gbagbo, parce que les sanctions européennes qui les touchaient ont été levées avec une rapidité surprenante. Quand ils auront fait du FPI un tas de ruines, Gbagbo sortira de prison comme un Samson sans cheveux et sans force, scalpé par une Dalila contemporaine que nous nous garderons bien de nommer.
Théophile Kouamouo