Les femmes syndicalistes de la Confédération Ivoirienne des Syndicats Libres CISL DIGNITÉ appellent à la ratification de la convention C190 par l’Etat de Côte d’Ivoire.
À l’occasion de la Journée Internationale des Droits de la Femmes, les femmes syndicalistes de la Confédération Ivoirienne des Syndicats Libres CISL DIGNITÉ appellent à la ratification de la convention C190 (en lien avec la violence et le harcèlement en milieu de travail) par l’Etat de Côte d’Ivoire. Elles ont donné les raisons au cours d’une conférence de presse, ce mardi 14 mars 2023, au siège de l’institution à Abidjan.
Ce rendez-vous avec les journalistes animée par la Présidente de la commission femmes, la camarade Mambo Koussô Charlotte, avait un objectif claire : attirer l’attention de tous et particulièrement des autorités ivoiriennes sur la nécessité et l’urgence qu’il y’a à ratifier cette convention C190. « Les femmes sont battues, violentées dans les foyers, victimes de harcèlements en milieu de travail etc. ce sont ces réalités que nous devons dénoncer au cours de cette journée qui nous est dédiée afin que nos droits soient respectées », a soulignée la Présidente.
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Toutes ces raisons poussent à l’action. La commission femme de DIGNITÉ ne compte pas s’arrêter à une simple conférence de presse. « Nous entendons adresser une série de plaidoyers aux ministres femmes du gouvernement en l’occurrence Mme Kandia Camara des Affaires Étrangères, Mme Kaba Nialé du Plan et du Développement, Mme Kone Marietou de l’Education Nationale, Mme Nasseneba Touré du Ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant etc. en vue d’obtenir avec leurs soutiens la ratification de la convention C190 qui garantit un environnement de travail sécurisé et exempt de toutes formes de maltraitance», a annoncé la camarade Présidente Mambo Koussô.
Il faut noter que ce rendez-vous avec la presse est une activité d’une longue série inscrite dans le cadre d’un programme que la CISL-DIGNITÉ met en œuvre en Côte d’Ivoire avec l’appui technique et financier de la Confédération des Syndicats Chrétiens de Belgique. Pour le camarade Gaha Cyriaque, coordonnateur et point focal du projet au sein de la centrale, au-delà de cette conférence de presse, la commission femme veut faire passer le message suivant : « Toutes les femmes en entreprise ont désormais une oreille attentive à la centrale DIGNITÉ. Il sera mis sur pied dans le cadre de ce projet une cellule d’écoute au sein de la commission femme assistée par le service juridique de DIGNITÉ pour traiter les éventuelles plaintes et cas de violences ».
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Pour les femmes syndicalistes, la ratification de la convention C190 revêt un caractère particulier au vu des violations quotidiennes allant des plus connues au plus insoupçonnées dont sont victimes les femmes et aussi les hommes dans leur milieu de travail respectifs. Des exemples avec chiffres à l’appui, dans le secteur informel (travailleuses domestiques) communiqués par Mme Douai Marcelline, Secrétaire Générale Adjointe de la centrale illustre l’ampleur de la situation. « Nous avons enregistré, en 2022, 136 cas de maltraitance domestique, 57 cas de violences, 33 cas de privation de nourriture et 2 cas de meurtre », a-t-elle citée.
Dans ce combat, l’harcèlement moral ou ‘’muet’’ exercé par les patrons est le plus redoutable et dangereux. « Il est terrifiant et tue à petit feu bon nombre de femmes sans assistance ni moyens de défense » dénonce une membre de la commission femme. Pour venir à bout de cet esclavage des temps moderne, les femmes de DIGNITÉ entendent expliquer le contenu de la C190 aux travailleuses et travailleurs, utiliser le digital pour avoir des éléments factuels (images, audio, vidéos etc.) pour appuyer et prouver les cas d’harcèlements et violences, etc.
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La conférence de presse qui s’est déroulée autour du thème « les droits de la femme, les violences et le harcèlement en milieu du travail » a enregistré la participation du Coordonnateur du programme au niveau continental Afrique le camarade Kossivi Doutowovo.
Au cours de cette année 2023, le plan d’actions de ce programme prévoit « un renforcement des capacités de la commission femmes en Leadership » en vue de les amener à prendre plus de responsabilités dans leurs entreprises et syndicats où elles militent.
Hors mis la convention C190, d’autres plaidoyers sont prévus au titre du programme en ce qui concerne les conventions C189 sur le travail décent et C183 sur la maternité.
