Le LYS Sassandra, l'unique club de Ligue 1 à avoir donné sa voix à Didier Drogba, sort également grandi de ce scrutin à la FIF.
Au jeu du qui perd gagne, Didier Drogba, candidat malheureux à la présidence de la fédération ivoirienne de football, sort plus que jamais renforcé dans l'opinion publique de son pays, pour avoir réveillé, grâce à sa témérité, des espoirs endormis. A lui de savoir en tirer profit pour l'avenir !!
Didier Drogba n'est cependant pas le seul bénéficiaire des retombées paradoxales de cette affaire. Le LYS Sassandra, l'unique club de Ligue 1 à lui avoir donné sa voix, sort également grandi de ce scrutin, si l'on en juge par la mobilisation qui l'entoure depuis quelques jours.
Le président du LYS Sassandra, Mamadou Dia, apparait en effet aux yeux de beaucoup comme l'homme qui a bien agi dans un milieu où le ballon ne tourne pas rond depuis des lustres, dégonflé par un manque d'argent ou encore par une mauvaise utilisation de cet argent.
Il est loin le temps où l'ASEC, mon club de cœur depuis l'enfance, transférait des footballeurs d'Abidjan vers l'Europe à coups de millions de FCFA. Aujourd'hui, même pour soigner un joueur blessé à l'entrainement, c'est devenu compliqué : certaines équipes n'ont pas les moyens de payer la consultation et encore moins les séances de rééducation.
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C'est dire si la tâche qui attend le nouveau président de la FIF, Idriss Yacine Diallo, est immense. On lui souhaite évidemment de réussir et plus encore d'être transparent dans la gestion des fonds qu'il aura à manier.
En attendant, pour en revenir à l'unique soutien de Didier Drogba lors de l'assemblée générale élective de la FIF, il est amusant de noter que ce club de Sassandra, fondé par Limane Yacouba Sylla (LYS), a adopté une abréviation qui renvoie à une fleur ayant marqué l'histoire aussi bien des Africains que des Européens.
Pour les Européens et en particulier les Français, le LYS a toujours symbolisé la pureté, l'innocence, la virginité, la noblesse des sentiments, mais également la soumission à la seule autorité qui vaille, l'autorité divine.
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Pour les Africains et en particulier les Ivoiriens, le LYS a souvent accompagné la fronde et la rébellion de leurs frères et sœurs envoyés en captivité dans le Nouveau monde. Chaque fois qu'un de nos ancêtres déportés par exemple aux Antilles s'évadait de la plantation de son maître, il était, sitôt repris, marqué d'une fleur de LYS sur une épaule et avait les oreilles coupées.
Malgré ces châtiments corporels, ces hommes et ces femmes n'ont jamais cessé de fuir, arrimés farouchement à leur liberté de penser et d'agir.
Souhaitons aujourd'hui à la FIF et plus généralement à la Côte d'Ivoire, dans cette quête perpétuelle d'une démocratie vraie et permanente, de susciter des vocations et des gens toujours plus prompts à s'affranchir des règles et des codes de leur milieu, comme l'a fait le LYS Sassandra.
