Marine Le Pen a mis en garde le mardi 1er mars 2022 contre les sanctions engagées contre la Russie de Vladimir Poutine.
« Le Vladimir Poutine d'il y a 5 ans n'est pas exactement celui d'aujourd'hui », a déclaré sur BFMTV la candidate du Rassemblement national, qui avait été reçue par le président russe pendant la précédente campagne présidentielle en mars 2017, et qui continue à rembourser un prêt de 9 millions d'euros à des créanciers russes.
Marine Le Pen a assuré qu' »actuellement, non », elle ne referait pas ce voyage à Moscou.
En Ukraine, le président russe a « franchi la ligne rouge, c'est inacceptable et sans aucune ambiguité », il a « attaqué l'Ukraine, il a violé sa souveraineté » et « ses frontières », a-t-elle dénoncé.
Elle a estimé que Vladimir Poutine avait « refait de la Russie une puissance qui compte » mais que « s'il utilise cette puissance mal », elle ne pouvait « pas (l') admettre ».
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Pour autant, elle a dit qu'elle ne « croyait pas » que les sanctions économiques soient la seule arme possible pour arrêter M. Poutine, et exprimé sa « crainte » que ces sanctions « aient comme conséquence de sanctionner le peuple français » et « d'affaiblir » le pays, alors que les sanctions de 2014 après l'annexion de la Crimée par Moscou, « n'ont pas fonctionné ».
Elle a jugé « irresponsables » les propos du ministre de l'Economie Bruno Le Maire mardi sur FranceInfo qui avait promis de mener une « guerre économique » à la Russie –il avait ensuite jugé « inapproprié » l'utilisation du terme de « guerre ». « Il ne faudrait pas, sans le vouloir, (…) que nous soyions considérés par ces déclarations-là comme co-belligérants », a estimé Mme Le Pen.
Alors que le mot clé « MarinePoutine » circule sur les réseaux sociaux et qu'une photo d'elle aux côtés du président russe figure sur des tracts de sa campagne, Marine Le Pen a assuré que « non » elle ne regrettait pas cette photo, « car nous n'allons pas faire disparaître la Russie ».
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La Russie « va rester un pays puissant, qui est quand même un pays européen. Donc il va falloir faire avec », et elle est « une grande puissance comme les Etats-Unis ou comme la Chine » qui peuvent être selon les moments « des alliés, des concurrents ou des adversaires », a-t-elle expliqué. Précisant que Vladimir Poutine était aujourd'hui « un adversaire », elle a précisé qu'elle serait, si elle est élue, « dans l'obligation d'avoir des relations » avec le président russe et « d'essayer d'être cette voix particulière » en n'étant ni « le porte-parole de l'Otan », ni celui de l'Union européenne.